Tel est le titred’un billet posté par Jamais Cascio (un copain) sur son fabuleux blogWorldchanging.
Partant du mêmeéditorial écrit par Ray Kurzweil et Bill Joy qui avait inspiré mes questionsd’hier, il prend une position radicalement opposée à celle des deux auteurs etréaffirme sa confiance dans la plus grande circulation possible desconnaissances (open access).
Jamais reconnaîtd’abord que si des scientifiques on pu reconstituer le génome de l’influenza de1918 cela veut bien dire que c’est possible. En clair, d’autres peuvent yparvenir également.
Mais, selon lui,la diffusion de la séquence sauvera des millions de vie.
L’influenza de1918 était une grippe aviaire dont le virus avait muté au point de permettre lacontagion entre humains. Étudier sa nature peut nous permettre de mieuxcomprendre comment le H5N1 qui menace aujourd’hui pourrait évoluer.
Because we can study the 1918 viral sequence,researchers around the world will be better-positioned to understand andrespond to a human-transmissible H5N1 pandemic.
Jamais rappelle en outre que c’est la librecirculation des connaissances disponibles sur la pneumonie atypique (SARS) quia permis à un réseau de scientifiques éparpillés de par le monde de trouvertrès vite la parade.
Il cite unrapport du U.S. National Research Council selon lequel, dans l’affaire duSARS :
The sequence data also allowed researchscientists throughout the world to begin immediately to analyze viralstructure, function, and the molecular basis of how it might cause illness.[…]The sequence data were also crucial to global efforts to develop candidatevaccines, antiviral drugs, and especially accurate, sensitive diagnostic tests.
Jamais estime quela publication du génome de l’influenza de 1918 « est beaucoup plus utilepour ceux qui essaient de nous défendre tous des pandémies que pour la poignéede ceux qui pourraient essayer de nous attaquer ». Il va plus loin :
Open, global access to fundamental informationabout viruses and other pathogens doesn’t endanger us, it empowers us. Becausescientists sequenced and published the genome of the 1918 flu strain, effortsto understand its mechanisms will give researchers a head start on findingtreatments for the pandemics to come.
Je dois avouerque j’hésite.
Je suis parprincipe et par expérience pour l’accès ouvert aux connaissances et auxinformations. Je suis également d’accord avec Jamais pour dire que divulguerl’information est essentiel pour multiplier les chances de contenir rapidementune pandémie menaçante.
Je suis néanmoinsconvaincu qu’il y a dans le monde des individus et des organisations, qui seronttentés de s’en servir comme d’une arme destructrice et qui en ont peut-être lesmoyens (je l’ignore mais n’ai pas le droit d’ignorer que la question se pose).
Le débat estessentiel. Il ne se limite pas à la divulgation du génome de l’influenza de1918.
Qu’en dites-vous ?
[Graphique « Structure and genome organisation of influenza viruses » publié par Expert Reviews in Molecular Medicine, GB]