Assaisonné dequelques formules ciselées, son article reprend la comparaison faite par larevue Nature (voir ce billet) qui montre que l’on trouve des erreurs dans lesdeux encycolopédies : un peu moins, mais pas beaucoup, dans celle qui estrédigée exclusivement par des experts.
Là où son trucest hilarant (et instructif) c’est quand il compare ce qui se dit sur lafamille du chimiste russe Dimitri Mendeleïev. Britannica affirme qu’il est le17ème enfant d’une famille… nombreuse.
Le spécialistechargé par Nature de réviser les articles souligne l’erreur : il était le 13ème.Le seul ennui lui fait remarquer Johnson, c’est que dans son livre sur lesujet, il est écrit qu’il était le 17ème. « Erreurtypographique » répond notre professeur d’histoire des sciences de l’Universitéde Princeton. D’autres sources le donnent en 11ème ou 14èmeposition.
Et Wikipedia danstout ça ? Elle semble avoir essayé tous ces chiffres plus quelques autres.Un ajout intempestif en a fait « le plus vieux de 500 millions d’enfants ».
Dès que ladiscussion a surgi, elle a mis un bandeau prévenant que l’article surMendeleiev « a été signalé comme contenant des erreurs » puis s’estvite rangé au chiffre 13. L’Encyclopaedia Britannica le donne toujours 17èmeenfant de sa famille… et ce depuis 1974.
Comme le ditJohnson : « Un fait est sûrement un fait, mais ce qui constitue uneerreur peut être aussi difficile à saisir qu’une goutte de mercure ».
Quant au fond,selon lui : « La question est de savoir si l’on croit une encyclopédiequi évolue comme un organisme ou une autre qui est dessinée comme une machine ».
Voilà qui ferait vibrerle cher Thomas Kuhn…
Coup de grâce :Wikipedia contient un article bien fait sur la Britannica. Menacée par cetteprolétaire surgie trop vite, qui chahute son trône et qui s’améliore, la reinemère, par contre, ne dit mot. Elle n’a pas les moyens de réagir entre deuxéditions.