La création d’unespace réservé aux sites pornos (.xxx) vient d’être remise aux calendes de ladroite chrétienne américaine.

Vinton Cerf, leprésident de l’ICANN (Internet Corporation of AssignedNames and Numbers) qui a la responsabilité de cette décision a annoncé quelquesheures avant la réunion qui devait en discutter qu’il lui fallait plus de tempspour lire le rapport faisant le tour de la question. Le texte est pourtant disponibledepuis août dernier.

On serait tenté d’offrir des lunettes ou descours de lecture rapide à ce vénérable patriarche de l’internet, mais leproblème est plus grave: il est une illustration flagrante du contrôle exercépar les États-Unis sur une partie essentielle de l’internet.

L’ICANN qui assigne les adresses nous permettant de trouver les sites que nouscherchons est une institutionclé.

Association de droit californien elle fait cequ’elle veut mais… elle ne peut pas changer le système des noms de domainesans l’approbation du Département du Commerce des États-Unis. Celui-ci estsoumis à de fortes pressions de certaines organisations de la droite chrétiennequi disent que la création des domaines .xxx équivaudrait à une officialisationde la pornographie.

Les tenants de la proposition affirment pourleur part que la mesure permettrait d’avoir des règles plus claires et qu’ellefaciliterait le filtrage par les parents ou les institutions soucieuses depréserver la moralité de leurs membres.

Milton Mueller,professeur à l’Université de Syracuse a déclaré à Reuters qu’il s’agit là d’uneillustration de la capacité des États-Unis d’abuser de son pouvoir de contrôlesur l’ICANN.

« If ICANN cavesin to this pressure, it reveals to the world that it really is just a playthingof the U.S. administration,and the U.S. reveals to the world that it is able and willing to abuse its power over ICANN. »

Le problème a étéabondamment évoqué à l’occasion du sommet de la société de l’information qui s’esttenu à Tunis le mois dernier. Passer le contrôle à des représentants de gouvernementscomme le demandaient certains d’entre eux ne semble pas la bonne réponse.L’ICANN a fait un effort pour intégrer des représentants de la société civile.Plutôt que de remplacer le contrôle d’un gouvernement par le contrôle deplusieurs il faut trouver un modus operandi original dans lequel sociétécivile, gouvernements et entreprises puissent débattre de façon innovante.

Mais j’imagine que tout le monde n’est pas d’accord avec cette vue des choses. ALors, allez-y…

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...