La vague web 2.0 est en train de gagner les entreprises. Il n’y a plus guère de doute après la passionnante conférence Office 2.0 qui vient de se tenir à San Francisco (voir Assistez à Office 2.0, Le futur du travail et Outils Office 2.0, business plan 1.0 ). Mais nous sommes encore dans une phase de transition et les résistances demeurent alors que le modèle économique reste incertain.

Les technologies les plus en vogue sont axées sur les PME qui peuvent maintenant fonctionner de manière souple et efficace même quand elles sont dispersées. Les offres disponibles – la nouvelle suite « Business » de Zoho , par exemple – leur permettent de collaborer pour moins cher et de façon sophistiquée, en se passant d’un département informatique.

Les applications évoluent. Il faut beaucoup moins de temps et d’argent pour mettre en œuvre une idée et donc la tester auprès du public qui joue ainsi un rôle croissant, même au sein des entreprises.

Les employés pratiquent une culture 2.0 en dehors et introduisent certains des outils sur leur lieu de travail. Toute personne ayant utilisé Facebook à l’université va vouloir le garder au boulot. Les représentants de plusieurs sociétés (Huddle , ContactOffice entre autres) m’ont dit ne rien dépenser en marketing. La plupart du temps leur produit est introduit par des individus puis repris, de plus ou moins bonne grâce, par les informaticiens alors qu’hier encore elles n’étaient acceptées qu’après une négociation entre le vendeur et les responsables informatiques.

La première bataille est en fait un choc culturel. Il oppose une façon classique, hiérarchique de travailler à un mode en réseau, plus collaboratif, plus horizontal encouragé par les nouveaux outils et supporté par l’évolution de la société. La présence à cette conférence d’une centaine de représentants des grosses boîtes – les « Global 2000 » – venus voir ce qui bouge indique qu’après son apparition à la périphérie, la tendance se rapproche du centre.

La seconde bataille est affaire de parts de marché. Tout indique que le mouvement va prendre, mais la plupart de ceux qui sont présents aujourd’hui disparaîtront. La lutte est entre les très grands qui resteront et un nuage de petites boîtes dont aucune ne peut sérieusement prétendre écraser toute la compétition. Certaines d’entre elles l’ont bien compris et ont décidé de s’allier dans le cadre d’OpenSAM ou (Open Simple Ajax Mashups) une association qui veille à préserver la compatibilité entre les différentes offres.

« Nous sommes dans une période de transition » a déclaré Ramana Rao d’iCurrent . « Google, Yahoo et Microsoft survivront et il n’est pas impossible que nous ayons, en outre, un groupe de non-alignés » ceux qui utilisant OpenSAM par exemple.

La tendance dominante consiste encore à copier ce qui existait sur le PC au lieu d’inventer des formes de travail réellement différentes. Ça n’est pas la solution, mais, la technologie perturbatrice qui nous obligera à revoir en profondeur nos façons de travailler n’est pas encore évidente. Elle facilitera la collaboration, intègrera une bonne dose de réseaux sociaux… reste à voir comment.

Mais vous avez peut-être des idées là-dessus…

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J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...