Le net dont nous sommes de plus en plus nombreux à dépendre de plus en plus souvent pour des choses de plus en plus importantes est de moins en moins fiable.

A São Paulo (Brésil), où je suis encore pour quelques heures, la moitié de la ville (une des plus grandes du monde) et une bonne partie de l’État du même nom ont été sans connexion pendant plus d’une journée . Banques, administrations publiques et commerces se sont retrouvés dans l’impossibilité d’opérer. La ville qui bouge était paralysée.

Choses du tiers monde, direz-vous? Erreur.

Le déficiences se multiplient – sous des formes différentes – et affectent aussi les États-Unis . Une explosion électrique survenue dans les locaux d’une entreprise de Houston (Texas) spécialisée dans le web hosting a paralysé une partie de l’internet et des milliers de commerce de la ville pendant cinq jours.

Twitter, dont nous parlons tant, a été hors circuit pendant un total de 37h au premier trimestre. Un record pour un site de cette importance. Le site de Yahoo pour les marchands au détail est tombé en panne pendant 14h au pire moment des fêtes de l’an dernier. Amazon et Research In Motion (Blackberry) ont connu des interruptions importantes au cours des derniers mois.

(Ceux qui n’arrivent pas à se connecter à un site peuvent visiter DownForEveryoneOrJustMe.com qui leur dira s’il est inaccessible pour tous ou seulement pour eux.)

Ce genre de problèmes semble augmenter. C’est d’autant plus grave que nous gardons de plus en plus de documents essentiels « dans les nuages », c’est à dire en ligne.

Nous fonctionnons sur l’idée que l’internet est conçu pour qu’un problème en un endroit soit contourné, qu’il se « répare tout seul » (self healing), qu’il ne peut donc pas nous faire défaut. C’est vrai en principe (la technologie le permet) mais tout dépend de la mise en oeuvre or, souvent pour des raisons économiques, l’infrastructure réelle se passe des mécanismes assurant la redondance qui nous mettrait à l’abri des failles les plus graves.

Spécialiste des télécommunications, le professeur François Bar , avec qui je suis à São Paulo, pose la question de fond qui est de savoir quel est le coût réel de ces économies.

Constatant la multiplication des déficiences locales (et limitées dans le temps), je me demande pour ma part quelle pourrait être la taille et la durée d’une interruption majeure.

Peut-être avez-vous des pistes, des réponses?

PS – Je devrais être de retour en Californie lundi dans la journée (heure locale)… pour un bon moment. A tout de suite.

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...