Il s’agit, en l’occurrence, du regroupement des rédactions web et des rédactions traditionnelles. Une tendance forte qui conduit Rosental Alves, directeur du Knight Center for Journalism in the Americas , à affirmer que la question n’est plus de savoir si l’intégration aura lieu mais quand elle sera effectivement réalisée.
Le Washington Post est peut-être le dernier des très grands à s’y résoudre. Le Daily Telegraph a même conçu une salle spéciale pour que tout se passe le mieux possible (voir vidéo ). Le New York Times avait franchi le pas dès l’an dernier.
L’alternative est simple: les rédactions web autonomes permettent de procéder plus librement aux expériences nécessaires. Les rédactions intégrées permettent que l’ensemble de l’équipe avance au même pas.
Mais, la dite intégration en cours, qui peut avoir de bonnes raisons d’être économiques, correspond souvent à une reprise de contrôle par les rédactions traditionnelles des expériences menées de façon autonome au début du web. Ce sont les journalistes les plus reconnus dans les structures hiérarchiques habituelles qui se retrouvent le plus souvent aux commandes. L’ambiance interne s’améliore. Et comme tout le monde semble évoluer dans la même direction, pourquoi hésiter?
La réponse se trouve, une fois de plus, en dehors de l’univers considéré, celui des médias traditionnels. On assiste à une incroyable floraison de sites d’informations qui n’existent que sur le web et qui progressent d’un pas alerte.
Un peu partout dans le monde on voit se multiplier les pure players généralistes, des entreprises qui se lancent exclusivement sur le web et remettent souvent en question les conceptions traditionnelles de l’actualité en essayant de coller d’aussi près que possible aux évolutions de l’ex-audience.
Dans le domaine des TIC (qui ouvrent souvent la voie), TechCrunch, GigaOm, ReadWriteWeb, Ars Technica ou Paid Content sont les plus connus. Dans le domaine politique, le succès du Huffington Post mérite qu’on s’y arrête.
Elles sont encore minuscules mais pourrait bien être les premières bénéficiaires, d’intégrations de salles de rédaction… si elles se traduisent par une trop grande perte de dynamisme et d’écoute des logiques propres au web.
Affaire à suivre…
[Photo Flickr de Luc Legay ]