Les nouvelles mobilités arrivent à toute vitesse aussi bien en Europe qu’aux Etats-Unis. Les exemples qui suivent en attestent clairement. Ils concernent aussi bien les voitures autonomes que le développement des pistes cyclables ou celui de la multimodalité et de la connectivité à Barcelone, Paris, Atlanta et Pittsburgh.

Les premières voitures Uber sans chauffeur seront très bientôt déployés dans la ville de Pittsburgh, capitale de la Pennsylvanie. Il s’agit de 100 Volvo spécialement adaptées à la tâche. Elles auront toutes, pendant la phase de test au moins, un humain derrière le volant… qu’il ne touchera pas sauf en cas d’urgence. Soucieux de redonner de l’énergie à sa ville le maire « déroule le tapis rouge » pour attirer Uber et quelques autres qui lui renvoient l’ascenseur à coups de centaines de millions de dollars et de milliers d’emplois. Les critiques estiment que la municipalité en fait trop et n’a pas de vraie stratégie. Les deux points sonnent justes. Il faudra un peu de patience pour pouvoir tirer un vrai bilan mais d’autres municipalités seront vite tentées de réserver le même accueil à Lyft, Google, GM et autres.

Atlanta découvre les joies de la marche et de la bicyclette. Le New York Times raconte comment les 3 premiers kilomètres d’un énorme projet de transformation d’une voie de chemin de fer qui fait le tour de la ville ont déjà été aménagés en espaces de promenades à pied ou en vélo. Baptisé BeltLine, l’ensemble devrait être terminé en 2030 et fera plus 32 km de long. Les partisans du projet y voient une façon de lutter contre l’usage abusif de la voiture et l’extension de la ville (le sprawl). Il s’inspire du High Rise de New York et d’autres villes comme Chicago et Miami se sont lancées dans des entreprises comparables. Dans le cas d’Atlanta un des espoirs est qu’il contribue à la déségrégation des quartiers noirs. Tout le monde n’est pas convaincu que ça marche mais ça vaut la peine d’essayer.

Un salon original de la multimodalité connectée se tiendra à Paris du 6 au 9 octobre. Il s’appelle Autonomy et c’est un Sud-Africain qui l’organise. Dans un entretien accordé à La Tribune, il explique que face aux Etats-Unis qui ne comptent que sur la voiture l’Europe est bien positionnée pour intégrer tous les modes de transport depuis la roue électrique jusqu’à la voiture sans chauffeur. Et Paris qui compte avec Vélib’, Autolib’ et le pass Navigo lui semble un bel endroit pour montrer que si toutes ces initiatives étaient connectées entre elles nous y gagnerions tous.

Barcelone est un laboratoire idéal pour tester des solutions originales estime le constructeur automobile SEAT. En alliance avec diverses universités et entreprises locales il teste à la fois des solutions et un processus d’innovation. Les premières tournent par exemple autour de la création de microvilles qui sont autant d’espaces publics (parkings, gares, centres commerciaux) aménagés pour connecter infrastructures de transports et services à ceux qui les utilisent. L’accent est mis sur les véhicules partagés. Quant à la méthode, elle consiste en grande partie à l’intégration des idées de jeunes étudiants souvent plus nouvelles et « différentes » que celles des ingénieurs spécialisés.

Une version de ce billet a été publiée sur le site du Monde.fr le 15 septembre 2016.

Photo Wikimedia (Pittsburgh la nuit)

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...