A la veille des vacances tu as choisi un format différent de l’habituel et tu veux partager avec nos auditeurs quelques questions que tu te poses :
- Ai-je envie d’utiliser des Google Glass?
Je voudrais d’abord préciser que je n’ai pas de réponses toutes faites à ces questions. Je me les pose vraiment. J’hésite.
C’est particulièrement vrai pour les Google Glass. Soyons clair je meurs d’envie de les essayer. Voilà enfin un gadget vraiment différent.En fait, la question me permet de rappeler qu’il est difficile de juger un outil qui ouvre de nouvelles perspectives sans l’avoir essayé. Donc : oui je voudrais voir de quoi il s’agit.
Mais tout savoir sur ce qu’on fait et les gens qu’on rencontre n’est pas nécessairement merveilleux. Par exemple je ne google pas tout le monde. De temps en temps seulement. Et rarement en profondeur. Je préfère poser la question aux gens et me faire une idée à partir de leur réponse et de la façon dont ils la formulent, de ce que leurs yeux disent en même temps qu’ils parlent par exemple.
La question la plus sérieuse n’est pas de savoir si j’ai envie de les utiliser mais si j’ai envie que les autres les utilisent quand ils me voient. Répondre non est tentant.
- Et la montre d’Apple?
Aucune idée.
- Curieux d’essayer,
- j’ai moins lu et suis moins clair sur ce qu’elle fait,
- je l’imagine un peu moins perturbantes que les lunettes,
- mais je trouve les écrans de smartphones trop petits, en particulier l’iPhone alors réduit à un bracelet montre…
Ce qui me paraît intéressant dans tout cela c’est la recherche d’un gadget que nous aurions toujours sur soi et qui serait toujours actif sans qu’on ait vraiment besoin de « l’allumer » pour chaque action.
Il est évident qu’ils arrivent. Il est non moins évident que nous allons devoir apprendre à nous en servir d’une façon qui conviennent à chacun et à chaque culture.
Et puisque nous sommes dans le sujet des gadgets, je viens de voir qu’une boîte s’appelant Hapilabs a mis sur le site de crowdfunding Kickstarter une hapifork qui vibre et s’allume quand tu manges trop vite. Ça pourrait m’être utile.
J’ajoute enfin que j’ai commandé — et que j’attends toujours — le boitier Leap Motion qui permet de contrôler son ordinateur au moyen de gestes que l’on fait devant son écran. Je suis curieux de voir comment ça marche et si ça facilite la vie.
- Big data est-elle vraiment aussi importante qu’on le dit ?
Là encore, je ne sais pas. Je me pose ce genre de question chaque fois que tout le monde se met à parler d’une tendance.
Je me rappelle que l’année dernière par exemple je me suis interrogé sur ce qu’il resterait des réseaux sociaux une fois que toute l’écume serait retombée. Rassure-toi… Je n’ai toujours pas la réponse. Mélanger doutes et enthousiasme me paraît plutôt une bonne attitude, mais trancher n’est jamais facile.
Quant au Big Data j’ai tendance à le situer dans l’éternelle tension qui permet de suivre l’essentiel de l’évolution des TIC depuis le début : celle qui oppose les tenants de l’intelligence artificielle aux tenants de l’intelligence augmentée, le tout-ordinateur a l’alliance Humains+machines.
Nous sommes en train d’assister à une poussée des tenants du premier courant sous la houlette de Google. Mais quand on lit attentivement on se rend compte que les gens qui savent vraiment soulignent de plus en plus le rôle clé des humains dans l’interprétation des données, dans la décision de ce que l’on doit faire sur la base de ce qu’elles permettent de comprendre.
J’ai eu il y a deux jours une conversation avec une amie qui me disait qu’on dit beaucoup de conneries autour du big data et qu’elle est plutôt favorable au zen digital. C’est, il me semble, une bonne attitude aujourd’hui.
Et nous pouvons toujours nous reposer la question dans quelques mois ou quelques années et changer de réponse..
- Quel est le sens pour une organisation de fonctionner en suivant une logique d’attention plutôt qu’une logique d’intention ? Explique nous ce que tu entends par là…
Laisse moi te dire d’abord d’où je sors ça : J’ai eu la chance de participer à Bordeaux le 5 juillet dernier à une conférence organisée par le RADSI le réseau aquitain pour le développement et la solidarité internationale auquel participait également Sylvain Maire, un des animateurs de InnovAfrica.
InnovAfrica est une rencontre annuelle d’innovateurs africains qui dépend de Imagination for People, un site canadien qui met en relation des innovateurs du monde entier sous forme, essentiellement, d’un wiki sur lequel ils mettent leurs innovations à la disposition des autres.
Tout ceci est un peu compliqué. Toujours est-il que d’abord j’ai eu l’impression qu’il s’agissait d’une initiative intéressante pour nos auditeurs que certains d’entre eux connaissent sûrement et dont tu as peut-être déjà parlé…
Mais j’ai trouvé plus intéressante encore cette phrase de Sylvain Maire quand on lui a demandé d’expliquer comment il fonctionnait.
« Nous suivons, a-t-il dit, une logique d’attention plus qu’une logique d’intention. »
Je laisse tous ceux qui nous écoutent répondre à la question de savoir ce que cela veut dire de fonctionner de cette façon. Pour moi, c’est la manière la plus claire et la plus ouverte que je connaisse de dire qu’on est à l’écoute de sa communauté plutôt qu’en train de lui dire ce qu’il faut faire
Tu peux me dire qu’il serait aussi simple de le dire comme ça – être à l’écoute plutôt que dire ce qu’il faut faire… Certainement… mais ce que j’ai apprécié dans la formule de Sylvain c’est qu’en parlant de logique – d’attention ou d’intention – il laisse la place aux difficultés, aux hésitations. C’est beaucoup plus fort qu’une formule ou qu’un mot d’ordre parce que c’est moins tranchant, plus ouvert. Je suis curieux de savoir ce que tu en penses, ce qu’en pensent nos auditeurs… Laissons les réfléchir à ça dans les semaines qui viennent.
Billet publié sur le site de l’atelier des médias, émission de RFI