Les règlesdu bon sens (common sense) dont il est conseillé de tenir compte pour bien gérerune entreprise, sont en train de changer. La meilleure façon de mobiliser desressources passe d’un modèle « push« où l’on pousse les choses vers les gens en suivant un programme prédéfini à unmodèle « pull » où on leurpropose une plateforme sur laquelle ils vont s’approvisionner ou vendre enfonction de leurs besoins ou de leurs ressources.
On comprend mieuxl’évolution d’un nombre important d’entreprises de pointe en les abordant commedes « réseaux de processus globaux » (global process networks) estimentJohn Hagel (consultant et auteur reconnu) et John Seely Brown (ancien directeurdu fameux centre de recherche Xerox PARC) deux des analystes les plus respectésde Silicon Valley. Voir leur essai « From Push to Pull- Emerging Models forMobilizing Resources » (De Push à Pull – Modèles émergents de mobilisationsdes ressources).
Un des cas lesplus clairs est celui de Li & Fung une société chinoise de Hong Kong quiorchestre plus qu’elle ne commande « 7.500 entreprises associées dans 37 pays pour obtenir que lespartenaires spécialisés voulus se mobilisent pour la production de chandails delaine de qualité, mais font appel à un groupe totalement différent pourproduire et distribuer les pantalons pour hommes en fibres synthétiques ».
« L’accroissementde l’incertitude » et le « pouvoir accru des consommateurs » jouentun rôle déterminant.
Le modèle pushtraditionnel est meilleur dans un environnement où tout étant prévisible onpeut planifier la production. Aujourd’hui, sous la pression notamment de lacompétition et des changements de goûts plus rapides, il semble plus intelligentde présenter des plateformes sur lesquelles les personnes viennent se servir enfonction de leurs besoins à mesure qu’ils évoluent.
C’est encore plusvrai quand les clients disposent « des outils pour créer leurs propresoutils et leurs propres services court-circuitant ainsi des couches entières devendeurs de produits et de services ». On en trouve de limpides exemplesdans les médias online avec les tags, blogs et autres podcasts et dansl’enseignement en ligne.
Parmi lesmultiples différences qu’ils prennent en compte dans leur opposition entre »push programs » traditionnels et « pull platforms »émergentes, nous en retiendrons quatre qui résonnent forts dans la culture deSilicon Valley. L’architecture émerge de la pratique au lieu d’être prédéfinie.L’initiative décentralisée s’oppose au contrôle centralisé. Les modules sontreliées de façon souple (loosely coupled) et non rigide. L’innnovation,enfin, prime sur l’efficacité.