Continuons avecles citations du livre de Fogel et Patino Une presse sans Gutenberg (voir cedernier billet).
Ils concluentleur premier chapitre en expliquant les bases sur lesquelles la réorganisationdes médias doit se faire, et en indiquant clairement leur choix.
35. La presse,tous médias confondus, va plus simplement se rebâtir ou se bâtir en fonction deréalités devenues incontournables : le primat d’Internet ;l’obligation pour un média d’organiser sa présence sur le réseau ; et,enfin, la coexistence de deux mondes, réel et virtuel, que les journalistesdoivent couvrir. Voilà le nouveau régime de la presse au temps du numérique.
38. Deuxattitudes sont dès lors envisageables. La première, la plus courante, est ladénonciation hautaine de la mauvaise pente suivie par les médias de presse[…] L’autre attitude, la nôtre, repose au contraire sur la conviction que lejournalisme, touché par la diffusion des technologies numériques avec Internetau premier rang, n’a pas traîné à se réinventer.
Entre ces deuxpassages, je retiens cette courte phrase qui indique toute l’étendue du défi.
37. Cette fois,il s’agit de bâtir un univers de l’information qui soit naturel pour lesindigènes du numérique.
Les indigènes dunumérique (digital natives) sont nés avec alors que les immigrants s’y sontfaits (question de génération). Un long article publié au printemps 2005 sousle titre révélateur de Abandoning the News montre que 44% des jeunes entre 18et 34 ans consultent des sites d’informations générales au moins une fois parjour. 49% d’entre eux donnent comme raison principale de leur attachement lefait que « ils me donnent les nouvelles quand je veux les avoir ».
Une plaisanteriemacabre veut que chaque fois que quelqu’un meurt « c’est encore un lecteurde journal qui s’en va ».
Faites lescomptes.