Au moment de faire le bilan d’une année de lutte contre la grippe H1N1, le Dr Fukuda, directeur de l’OMS s’en est pris à « l’effet perturbateur » de l’internet (selon les mots d’une dépêche de l’AFP ).Il a facilité l’accès à l’information, mais il a également obligé l’OMS à faire face à « des informations, des rumeurs, beaucoup de spéculations et des critiques sur de nombreux supports » : blogs, réseaux sociaux et sites web.
Bien entendu, l’OMS n’est en rien responsable d’avoir déclenché le branle-bas en qualifiant de « pandémie » de plus haut niveau une maladie qui fait des morts mais moins que la grippe saisonnière ordinaire.
Fukuda a également estimé que les campagnes anti vaccins ont rendu plus difficile le travail des autorités sanitaires dans différents pays. Ce qui me semble difficile à contester.
Au même moment des chercheurs de la City University de Londres ont déclaré que les messages parlant de grippe sur Twitter (et autres réseaux sociaux) pourraient être un bon indicateur de tendance permettant de prendre des mesures à temps.
Google avait déjà montré qu’on peut obtenir de bonnes indications avec les questions concernant la grippe posées sur le moteur de recherche.
Pour ma part, je pense, une fois de plus, que nous n’allons nulle part en limitant la discussion à la nature du net et des TIC. Se demander s’ils sont bons ou mauvais ne mène à rien car la réponse est toujours « les deux ».
La question est d’apprendre à les utiliser et, pour une institution comme l’OMS, de modifier la politique de communication traditionnelle pour l’adapter à un univers dans lequel l’information n’est plus contrôlable.
C’est en qualifiant la H1N1 de « Pandémie de niveau 6 » que l’OMS a excité la machine aux rumeurs mais aussi aux appréciations différentes sur la nature de la menace.
C’est la faute à personne. C’est le contexte qui change et il faut apprendre à communiquer différemment.