Le moment le plusdrôle du spectacle donné par Steve Jobs au MacWorld de San Francisco c’estquand un individu vêtu d’un scaphandre blanc du type de ceux qu’on utilise dansles usines de microprocesseurs est sorti de derrière les rideaux dans un nuagede fumée avec musique de circonstance. On se serait cru à Las Vegas.

Il avait entreles mains un disque de puces qu’il est venu remettre au patron et fondateurd’Apple avant d’enlever son casque. Il s’agissait tout simplement de Paul Otellini,le patron d’Intel.

Le spectacle n’interditpas la substance et Jobs a annoncé la mise en vente le jour même (ce mardi) despremiers Mac avec Intel. Six mois plus tôt que prévu. C’est rare. La pub qui vales faire connaître déclare que les puces Intel, jusqu’ici prisonnières des PCvont enfin « être libérées et vivre dans des Macs ». Bene trovato.

Le plus émouvant

Le moment le plusémouvant du discours de Jobs – quelques minutes avant l’entrée en scène d’Otellini- c’est quand, après avoir expédié les nouvelles sur la musique et la vidéo enun quart d’heure il a dit (à peu près) « et maintenant nous allons parlerde nos ordinateurs ». Les fans ont applaudi de grand cœur. C’est pas laseule fois, bien sûr, mais on pouvait sentir un vrai soulagement de ceux que le« devenir iPod » d’Apple (comme dirait Deleuze qui me pardonnera),énerve un tantinet.

Nicolas Gozlan, deiCreate, dont j’ai fait la connaissance dans la queue m’avait parlé de cetteattente. « J’aimerais bien qu’il annonce un vrai truc Mac » m’a-t-ilconfié alors que nous nous perdions en conjectures. Le voici satisfait.

Mais revenons ànos moutons.

La premièregrande nouvelle côté machines a donc été l’annonce de la mise en vente dès aujourd’huides iMac avec la puce Core Duo de Intel qui est entre deux et trois fois pluspuissante que celle du G5.

Réceptionmoyenne. Les fans attendaient mieux.

C’est donc autout dernier moment que Jobs, fidèle à ses tics, a dévoilé le clou du spectacle :le nouveau portable MacBook Pro, tout mince et environ cinq fois plus puissantque ses prédécesseurs.

Le plus important

Mais le moment leplus important est sans doute celui qui concerne l’extraordinaire croissance desventes de iPods et sur iTunes.

14 millions d’iPodsvendus au dernier trimestre 2005 (32 millions pendant l’année, 42 millions autotal).

Les recettes dela maison se sont élevées à 5,7 milliards de dollars (un record) au derniertrimestre.

iTunes a déjàvendu 850 millions de morceaux de musique et marche allègrement sur lemilliard.

Depuis lelancement de ce nouveau service le 12 octobre dernier, iTunes a déjà vendu 8millions de vidéos.

Bilan trèspersonnel : le show était super comme d’habitude et je suis ressorti avecl’envie d’essayer tous ces produits fabuleux (surtout la suite iLife dont jereparlerai tout à l’heure).

J’interprête lafaçon dont Jobs a insisté sur les nouveaux ordinateurs par opposition au reste commeun signe de sa préoccupation face à la dérive iPod de la boîte.

Avoir des problèmesparce qu’on réussit c’est avoir de bons problèmes. Mais j’ai senti un peu denostalgie quand il a conclu en montrant une photo de lui avec Steve Wozniak lorsdu lancement de Apple, le 1er avril1976, il y a bientôt trente ans…

Je compte sur lesfans de Mac et d’Apple pour me dire si je me trompe…

[Photo de Jobs et Otellini trouvée sur EnGadget]

[La photo de Jobs et Wozniak en 1976 – celle-là même qu’il a montré – se trouve sur Tugurium.com]

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...