« Qui paiera pour un journalisme d’excellence dans le futur ? » L’Université de Californie à Berkeley a organisé un débat le 15 avril pour tenter de répondre à cette question dont la simple formulation est tout un programme. Au lieu de se pencher une fois de plus sur l’avenir des institutions et des individus (les médias et les journalistes inquiets), elle invite à s’interroger sur une fonction sociale généralement considérée comme essentielle en démocratie.
La technologie ne semble pas être la cause du problème.
Une analyse économique rigoureuse aide à mieux comprendre les enjeux estime Jay Hamilton, professeur à l’Université de Duke et auteur d’un livre sur l’économie des médias (All the News That’s Fit to Sell, dont on trouve le premier chapitre en ligne).
Il explique par exemple l’apparition du journalisme non partisan vers la fin du dix-neuvième siècle comme un produit du marché permettant d’atteindre un lectorat plus vaste. A l’inverse, la ligne politique ou idéologique apparaît aujourd’hui comme une façon de distinguer un « produit journalistique » d’un autre.
Cette approche lui permet de démontrer que les médias sont tenus de s’éloigner du journalisme sérieux pour la double raison qu’il coûte cher et qu’il n’est pas ce qui intéresse le plus le public le plus recherché par les annonceurs : les jeunes et les femmes.
C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre l’impact de l’internet qui, au demeurant, change avec le temps à mesure que la technologie évolue. La taille de l’écran change-t-elle le problème ?
« La discussion ne sera pas la même dans cinq ans » estime John Markoff, journaliste du New York Times spécialiste des technologies de l’information.
On parlera alors d’accès universel à des connections à haut débit à partir d’appareils qui tiendront dans la paume de la main. Plus précisément il demande « Comment la taille des écrans change-t-elle le problème » ? Quand aurons-nous un support électronique permettant de lire le contenu d’un journal avec la même facilité que quand il est imprimé sur du papier ?
Craig Newmark, fondateur de la Craigslist, approuve et pense que notre principal accès à l’actualité se fera bientôt par l’intermédiaire de nos téléphones portables.
Michael Rogers, consultant et ancien responsable de la version online de Newsweek, nous a confié qu’il croyait avoir trouvé la solution (pour le moment) avec le « Tablet PC » le plus léger de Fujitsu (quelqu’un l’a-t-il déjà essayé ?).
J’aimerais bien mais je me demande si ça n’est pas la version optimiste.
Qu’en pensez-vous ?