Michel Alberganti, le guru des technologies de l’information et de la communication (entre autres) au Monde, publie dans le journal daté du 4 mai une fort intéressante analyse sur l’accord signé le 26 avril par Steve Balmer, patron de Microsoft et l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria).
Au terme de cet accord, « le géant de Redmond » dont le budget recherche s’élève à 6,8 milliards de dollars (9,3 milliards d’Euros pour la recherche civile française) s’engage à créer un centre de recherche à Orsay qui comptera 30 chercheurs en 2006. Ce sera le quatrième du genre créé à l’étranger par la société américaine.
Alberganti craint que cela ne soit une manœuvre de Microsoft pour gagner des points face à Bruxelles qui la menace d’une amende de 5 millions de dollars par jour si elle ne modifie pas Windows.
Voici le passage central de son article que vous pouvez lire en entier ici :
Dans un tel contexte, le projet de l’Inria semble faire abstraction de l’affrontement des deux philosophies : celle de Microsoft et celle du logiciel »libre » qui mise sur l’élaboration collaborative de logiciels libres de droits. On peut craindre que Microsoft profite du prestige de sa puissance financière pour entraîner l’Inria dans une démarche essentiellement tournée vers la communication. Associée à un laboratoire public, la firme de Bill Gates se retrouve, en quelque sorte, dans la place. Il sera plus difficile à un ministère, une administration ou une entreprise publique d’opter pour le logiciel libre quand l’Inria, créé en 1967 à l’initiative du général de Gaulle pour garantir alors l’indépendance technologique nationale, se sera intimement associé à Microsoft. Idem vis-à-vis de l’Europe.
Qu’en pensez-vous ?