Chaque usager adonc une page sur laquelle il/elle établit un « profil » qui est unesorte d’identité sociale d’importance considérable, surtout chez lesadolescents. Une fois qu’il est en ligne, les copains viennent y ajouter leurscommentaires. Ils aident ainsi à la mieux ciseler.
Les commentaires »sont une forme de monnaie culturelle d’échanges » explique Boyd. « Chaquefois que quelqu’un pense à quelqu’un d’autre, chaque fois qu’ils passent parlà, ils laissent un commentaire… Ils s’assurent ainsi que le propriétaire de lapage aussi bien que ses visiteurs ont conscience de leur présence. » Ducoup, « vérifier les messagers et obtenir des commentaires est ce quiramène les gens sur MySpace tous les jours. »
Le site devientainsi un espace public virtuel. C’est, avec la production d’identité évoquée hier,l’autre notion clé.
Danah est très clairelà-dessus: « Ça n’est pas la technologie qui encourage les jeunes à passerdu temps online, c’est le manque de mobilité et d’accès à des espaces pourjeunes où ils pourraient retrouver leurs copains (hang out) sans êtredérangés, » écrit-elle dans l’un de ses essais. Elle m’a expliqué partéléphone que cette absence d’espaces publics où se retrouver est une descaractéristiques de la situation de la jeunesse américaine d’aujourd’hui.MySpace pallie cette absence.
Elle en conclue que le phénomène ne pourra pas se reproduire exactementde la même façon ailleurs. « En Europe ça sera mobile. Les jeunes sont plusattachés à leur mobile et ils ont plus l’occasion de se déplacer. A Tokyo unenfant de sept ans peut aller seul en métro à l’école. C’est impensableici. »
Une des caractéristiques de MySpace, une des raisons de son succès,c’est qu’à la différence de certains de ses prédécesseurs (dont Friendster quiavait ouvert la voie) MySpace a choisi de laisser les jeunes fixer lesrègles. Elleles « laisse définir la culture » affirme Danah Boyd. C’est bien pour cela qu’ils aiment s’y retrouver.C’est aussi pour cela que MySpace fait peur… à certains adultes.
Ce dont je parlerai dans le billet suivant pour ne pas abuser de votretemps de lecture.
A suivre donc… tout de suite.
Et si ça vous intéresse, ne manquez pas ces deux essays de Danah Boyd surMySpace:
« IdentityProduction in a Networked Culture: Why Youth Heart MySpace »