Qui doit décider du vocabulaire que nous utilisons pour désigner les nouveaux outils, les nouvelles pratiques insérées dans notre vie de tous les jours par les technologies de l’information et de la communication?
Les Américains? Des commissions spécialisées? L’usage populaire? Tout le monde bien sûr, mais nous devons surtout en débattre quand nous en ressentons le besoin.
On m’a dit que ça faisait OVNI (j’ai bien ri) et que c’était pas très joli (j’ai moins ri). Quelqu’un a proposé webnaute (plus léger) ou « toileaunaute » pour rester français.
« Fabounet » me demande si je veux « marquer l’évolution du langage ».
Ça n’est pas de cela qu’il s’agit, mais je tiens à réaffirmer ma, notre liberté dans le choix des mots, celle de discuter, de critiquer, d’inventer.
Nous avons un problème dans la mesure où la plupart des nouvelles technologies (dans ce domaine) arrivent des États-Unis avec leur cohorte de nouveaux usages et de mots inventés. Ingénieurs et entrepreneurs proposent. Les Américains disposent. Et nous… nous traduisons.
Pas question de laisser à de doctes commissions le monopole du choix de nos termes, pas plus qu’à la sagesse des foules d’ailleurs…
Les traductions sont souvent mauvaises parce qu’influencées (au départ en tous cas) par des gens qui ne connaissaient pas grand-chose au sujet ou, extrême inverse, par des ingénieurs qui ne se mettent pas nécessairement à notre place… ou tout simplement parce que c’est terriblement difficile et délicat.
Quant à la francisation, oui, toujours quand ça marche et quand c’est possible, mais toujours avec un regard critique.
Mèl ou courriel me plaisent (je préfère le second). Pas toile. Une raison: la toile c’est du carré, du perpendiculaire, du quadrillé, alors que le web me semble moins structuré. Dans le dictionnaire Oxford-Hachette il se traduit par « toile (d’araignée) » mais aussi par « écheveau ». Je me précipite sur le Robert pour vérifier et je vois qu’un des sens est « état embrouillé », un des synonymes « dédale ». C’est bien de cela qu’il s’agit.
J’insiste… discuter de tout cela est essentiel, c’est un premier pas dans l’appropriation de ces technologies.
Dans l’ancienne Chine, il me semble, c’est l’empereur qui avait le privilège de nommer les choses. Maintenant c’est nous…
[Photo Flickr de StarObs ]