La notion d’open source sent le soufre contestataire… et pourtant, cela n’empêche pas qu’un nombre croissant de sociétés nouvelles ou ayant pignon sur rue démontrent de façon convaincante qu’on peut construire des entreprises très dynamiques ou rajeunir des business model à bout de souffle en s’appuyant sur open source.
Au point qu’on commence à voir émerger la formule « capitalisme open source ». Timidement encore, il faut le reconnaître.
L’expression est souvent associée avec l’Open Source Business Conference qui réunit la crème des investisseurs et des créateurs d’OSS (Open Source Software). La seconde se réunira à San Francisco les 4 et 5 avril prochains. La première a eu lieu il y a exactement un an. Une bonne carte de visite auprès des investisseurs
De fait, les sociétés qui construisent leur modèle économique autour d’open source ont de nouveau la cote auprès des investisseurs. Selon le fond de capital risque First Capital, 2004 a vu dix investissements de premier tour de table dans des sociétés de ce type en 2004. On n’avait pas vu ça depuis la fin des années 90.
Silicon.com qui rapporte le fait ajoute que les sociétés fondées sur ce modèle qui reçoivent de l’argent ne sont plus seulement spécialisées sur les systèmes d’exploitation (comme pouvait l’être Red Hat avec Linux). On commence à passer à des applications comme des bases de données (MySQL qui vient de recevoir un financement du VC européen Index Venture) et les applications pour entreprises (comme JBoss). Grandes et petites entreprises s’y mettent
A ceci il faut ajouter les grandes boîtes qui ont fondé une partie signifiante de leur stratégie sur Open Source (Apple, IBM, Sun, et même Intel, entre autres).
« Je travaille sur Linux pour IBM depuis plus de six ans et c’est devenue une excellente affaire pour nous » vient de déclarer Dan Frye, vice président du Centre pour la technologie Linux de IBM. Il s’adressait à InnoTech, une autre conférence sur le monde des affaires et le modèle open source qui s’est tenue à Portland dans l’Oregon au début du mois.
Enfin on trouve de plus en plus de développements open source dans des sociétés de moindre taille. Une évolution parfois difficile à repérer dans la mesure où elle est souvent le résultat de « tactiques de guérilla » d’employés qui les mettent en œuvre pour résoudre des problèmes précis sans en informer leurs patrons.
Je ne crois pas que ces premiers éléments soient suffisants pour que l’on puisse déjà parler de « capitalisme open source ». Ils justifient en tous cas que nous creusions la question.
Mais que pensez-vous de la validité du modèle économique open source pour le monde des affaires ?