Everything 2.0 est un des premiers à avoir signalé que « pour la première fois dans l’histoire la production de contenus pour adulte n’est pas à l’avangarde des nouvelles technologies ».
Regina Lynn prend maintenant la relève dans Sex Drive, sa colonne régulièrement publiée par Wired.com.
Après avoir rappelé que le web 2.0 est celui des pratiques communautaires et de la participation elle écrit :
« Given the interactive nature of sex and the personal nature of porn, you’d think adult sites would be all over Web 2.0. But with a few notable exceptions, they’re not. And I think this is going to bite them in the ass not too far into the future if they don’t catch up. »
Même le New York Times, la grande dame un peu compassée des médias américains, a consacré un article (voir ce billet ) aux difficultés de l’industrie du porno menacée par l’enthousiasme des amateurs.
Un des principaux problèmes semble être la peur dominante chez les responsables de sites pour adultes qu’on les copie ou qu’on utilise leur contenu dans des mashups et des remix à la mode:
« For the porn industry, which is at least as paranoid about piracy as the Recording Industry Association of America, allowing open data formats that let users to do with content what they will does not come naturally. »
Mais ça va plus loin. Interviewvée par la très publique National Public Radio, Regina donne quelques précisions sur la participation perturbatrice des usagers dans ce domaine:
« They add a bit of play and a bit of game and just a lot of interaction into it. I mean, it’s basically taking porn and making it relationships. For the main industry, it’s really hard to incorporate that because you’ve got to think a whole new way. You have to think of your users with respect and as sort of partners in the whole experience versus sheep that you’re fleecing. »
Jeux et relations dans le porno? Traiter les usagers avec respect? En voilà des idées. Elles poussent Henry Jenkins, le professeur de M.I.T. et l’auteur de l’excellent livre Convergence Culture (voir ce billet et celui-ci ) à conclure:
« What emerges here is not the typical account of the porn industry as transgressive or experimental but also as deeply conservative, unwilling to change encrusted practices, and in that regard, no different from any other sector of our society (education or government, say). »
Jenkins relève aussi dans les propos de Regina Lynn sa constatation que les femmes tirent parti du web participatif pour chahuter les habitudes les plus enracinées du porno traditionnel:
« If you want to build community in adult spaces, look to the women, » signale-t-elle. « The independent websites that women put together where they are the performers and they do the whole thing on their own as maybe their home-based business are all based on community […] »
Une bonne chose non?
Par delà leurs craintes directement économiques la réticence des entreprises spécialisées dans le porno face au web participatif et relationnel montre combien ces pratiques peuvent être socialement perturbatrices au niveau le plus profond.
Qu’en dites-vous?
[Photo Flickr de Kiny ]