Steve Jobs, Elon Musk et nous autres

Silicon Valley a trouvé un successeur à Steve Jobs. Il s’appelle Elon Musk. Né en Afrique du Sud, il a co-fonde PayPal et dirige aujourd’hui deux entreprises radicalement innovantes : SpaceX, qui construit des fusées civiles devant nous permettre de coloniser Mars, et TeslaMotors fabrique des voitures électriques assez séduisantes pour convaincre les plus rétifs d’abandonner l’essence.

Un fascinant article de Chris Anderson, le Monsieur Loyal des conférences TED nous montre leurs points communs :

  • Ils sont des « serial disruptors », des entrepreneurs capables d’innovations de rupture dans des domaines différents.
  • Leurs innovations sont le fruit d’équipes, mais ils sont les seuls capables « d’imaginer les écosystèmes plus larges dans lesquels ces produits pouvaient devenir transformatifs ». Cela comprend la technologie, le design, la logistique et le modèle d’affaire. Sans iTUnes l’iPod n’aurait été qu’un Walkman digital. Sous la plume d’Anderson « la plupart des innovations sont des mélodies, pour Jobs et pour Musk il s’agit de la symphonie toute entière ».
  • Leur conviction leur donne la force d’aller de l’avant quoi qu’il arrive (et de persuader les autres de les suivre). Ça se traduit en obsession et en mépris pour ceux qui ne comprennent pas. Mais, remarque Musk, il ne s’agit pas de certitude. Enclin à penser au départ que ses projets avaient peu de chances de réussir, il était suffisamment convaincu de la possibilité de succès pour tenter le coup et s’accrocher.

Mais comment apprendre d’êtres si différents de nous ? En adaptant et en regardant aussi ailleurs où nous apprenons que :

  • Les innovations incrémentales ont leur valeur – demandez à Toyota -… à condition de les transformer en mode systémique de changements constants.
  • Ni la quête du prestige, ni celle de l’argent ne sont des motivations suffisantes. Paul Graham, autre gourou de Silicon Valley, ne cesse de dire aux créateurs de startups qu’il incube « Faites ce que vous aimez faire ».
  • Les gens qui réussissent le doivent moins à leur vision et à leur passion qu’à « la capacité d’adopter une approche non conventionnelle de l’apprentissage : une improvisation flexible sur la route à prendre vers un objectif prédéterminé, mais aussi une volonté de changer la destination elle-même » explique Maria Popova à propos d’un livre du britannique Oliver Burkeman.

Il faut donc se transformer sans cesse, comme le conseille Frédéric Filloux à Twitter dans sa MondayNote du 2 février (où il mentionne l’article d’Anderson). Trop de grandes entreprises « continuent à itérer leurs produits au lieu d’induire des ruptures dans leurs propres rangs ». Secouez le cocotier, y compris celui sur lequel vous êtes perché. Sinon d’autres le feront, de l’extérieur ou de l’intérieur (comme ce fût le cas pour Jobs et pour Musk).

Crédit photo : Steve Jurvetson/CC

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...