Le retard des États-Unis en matière de téléphonie mobile est connu de tous, même des Américains qui s’efforcent de le combler. C’est particulièrement vrai dans la région de San Francisco dont le leadership mondial est de moins en moins écrasant. Elle compte pourtant sur deux avantages reconnus: la région reste un point de passage obligatoire pour tout ce qui concerne les TIC et, surtout, la téléphonie devient de plus en plus dépendante du software.
C’est même la base de la définition donnée par Benoît Schillings de la compagnie norvégienne Trolltech pour qui la téléphonie 2.0 « c’est quand le software est aux commandes ». Craig Walker, patron de la société GrandCentral insiste (ce qui est compatible) sur le contrôle exercé par les usagers et pense que c’est plutôt quand « les features sont dans les nuages ».
Nous sommes là en pleine orthodoxie web 2.0. Et c’est normal puisque la discussion a eu lieu au cours de la conférence « Emerging Telephony » organisée par le groupe O’Reilly d’où est sorti le concept à la mode. La conférence s’est tenue à Burlingame du 27 février au 1er mars.
Rien de mieux pour se faire une idée de ce qui se cache derrière ces généralités que de se pencher sur ce que proposent certaines des compagnies ou des ingénieurs les plus intéressantes.
Vainqueur d’un concours de mashups de téléphonie, AfterHoursDoctorsOffice transforme les messages laissés par les patients sur la boîte vocale d’un médecin en texte et les lui envoie par SMS.
ReQall permet d’appeler un serveur et d’y enregistrer des notes personnelles pour les consulter plus tard ou se les envoyer sous forme de SMS.
FlatPanel permet à toute personne de créer sa propre compagnie de téléphone pour 200 dollars par an.
Cellscrypt , boîte anglaise dirigée par un italien (il y a avait beaucoup d’accents étrangers et notamment européens à cette conférence), se propose de crypter les conversations téléphoniques mobiles (à partir de l’appareil lui-même).
MySpace du téléphone, MySay à des groupes de gens (employés d’une même boîte ou copains) de se laisser des messages vocaux et de les faire circuler.
ShapeWriter veut bouleverser notre façon d’écrire sur un mobile ou sur un Tablet PC. Au lieu de former des lettres entières ou de taper avec un stylet lettre par lettre, on fait glisser le dit stylet d’une lettre à l’autre dans l’ordre qui fait un mot – par exemple m, puis o puis t – sans lever le stylet. Ça résout les problèmes compliqués de la reconnaissance vocale et ça s’apprend en un rien de temps. Intriguant et séduisant.
Je sais qu’en Europe bien des choses sont mieux qu’aux États-Unis dans ce domaine, mais quand même…
A suivre…