Trois incidentsrécents obligent à se pencher à nouveau sur Wikipedia, l’encyclopédie dont lecontenu peut-être rédigé par tout le monde.
L’incidentle plus sérieux concerne une entrée accusant John Seigenthaler, un ancienjournaliste d’avoir été un « sponsorisé directement les assassinats deJohn Kennedy et de son frère Bobby […], même si rien n’a été prouvé ». Fausse,l’information est restée en ligne pendant plusieurs mois.
Le secondincident met en cause Adam Curry, pionnier du podcasting accusé d’avoir modifiéune entrée sur le sujet pour minimiser le rôle d’autres personnes.
Letroisième implique Jimmy Wales lui-même. Il aurait remanié sa biographie 18fois alors que Wikipedia, conseille aux gens de ne pas le faire. Curry adéclaré avoir agi par souci de précision et Wales reconnaît avoir commis uneerreur.
Les critiquessont ravis. Ils soulignent qu’un tel modèle « ouvert » ne peut pasêtre fiable et que son échec était prévisible. Rien de nouveau. Mais laquestion la plus intéressante est celle de la responsabilité (accountability)de ceux qui participent à l’élaboration du contenu. La liberté d’expressionimplique que des injures ou des fausses accusations soient lancées. Le problèmede l’internet est qu’elles peuvent être anonymes. Ça n’est pas spécifique àWikipedia. Mais quand il s’agit d’une entreprise (au sens large) qui se veutsource de connaissances, on comprend que les gens soient plus attentifs.
Avec près de 4millions d’entrées dans 200 langues selon la revue Nature, Wikipedia est laplus « grosse » encyclopédie du monde (critère discutable). Une étudevient de démontrer qu’elle est pratiquement aussi fiable que la Britannica.Mais les failles récentes posent, enfin de façon concrète le modèle. C’estaussi une bonne occasion de réfléchir sur la façon de s’en servir.
J’y reviens toutde suite.