Alors, c’est toutsimple : Jean-François Fogel est un ami de longue date et Bruno Patino le serait sans doute si nous avionseu l’occasion de nous voir plus souvent. Patino est le patron du MondeInteractif responsable de la publication du Monde.fr, espace sur lequel jepublie ce blog. Fogel en est une des chevilles ouvrières.
Ceci étant dit –et il est essentiel de le dire – je n’y vois aucune raison pour ne pas direqu’ils viennent d’écrire un livre passionnant et utile sur un sujet que je suisrégulièrement : le futur de la presse et des médias.
Tout chaudsorti des presses, La presse sans Gutenberg raconte comment« Internet n’est pas un support de plus ; c’est la fin du journalismetel qu’il a été vécu jusqu’ici ».
Fogel etPatino ont accepté le défi des nouveaux médias mais ils viennent du vieux monde.Ils appellent à leur rescousse Cervantès (père de tous les geeks incapables des’arracher à leur univers virtuel), Borges (inventeur de la copie parfaite quichange de sens avec le contexte) Eco (théoricien de l’œuvre ouverte que nousréalisons tous les jours de par notre navigation sur la toile) et Conan Doyledont ils font l’inventeur des blogs. Un délice.
Basé surune pratique intense La presse sans Gutenberg est une explication concrète etdétaillée de l’impact de l’internet sur le journalisme sous toutes ses formescar « les technologies quipermettent l’avancée du nouveau média vont intervenir dans le processus detravail des autres supports. »
C’est un plaidoyer pour les pionniers dujournalisme en ligne qui, malgré son succès, demeure un art méconnu et méprisépar ceux qui ne le pratiquent pas. L’indifférence, voire l’hostilité nes’explique pas que par la jalousie. « C’est leur marche forcée versl’innovation qui apparaît incompréhensible. »
Jereviendrai très bientôt sur ce qui me semble leur argumentation fondamentale, àsavoir que la presse est sommée d’évoluer sous la double pression des algorithmeset de l’audience.
Mais avant jevoudrais souligner que la presse est sans doute un des domaines les plusimportants à étudier pour qui veut comprendre l’impact de l’interet sur notresociété.
La dernièrerévolution de cette importance est en effet celle de l’imprimerie. Sonévolution a donné lieu à la première production à la chaîne élevée au niveau deparadigme par Ford.
J’ai tendance à penserque c’est toute notre modernité d’hier qui est en question.
Et vous ?