Un style de vie « techno » est en train d’émerger dans les startups de Silicon Valley a constaté Farhad Manjoo, chroniqueur du New York Times, lors de sa visite au festival South By South West (SWSX) qui s’est tenu la semaine dernière à Austin, au Texas. Lassés des apps et des ordis qui ne se renouvellent guère en ce moment, les fous volants de la région de San Francisco appliquent leur façon de penser et de faire à la nourriture (le biohacking de Nootrobox) ou aux vêtements (MinistryOfSupply). Il pourrait bien en résulter un nouveau « life style » dont les startups espèrent qu’il nous sera transmis par les geeks auxquels nous devons nos mobiles, nos apps et le reste. Ça n’a pas l’air d’une bonne nouvelle. D’abord parce que ce genre de mode contribue souvent à accroître les inégalités, un souci majeur pour les villes, mais aussi dans la mesure où les geeks humainement épanouis sont encore plus rares que les logiciels sans bogues. Il s’agit dans la plupart des cas de simples produits de consommation et non d’outils qui présentent des risques mais offrent en outre, des opportunités.
Après le co-working le co-living… les jeunes se mettent à partager leurs apparts de façon tellement systématique que ça devient un business pour startups. Paralysés par le coût des loyers dans certaines villes américaines (New York et San Francisco notamment), le nombre de jeunes contraints de partager espaces et loyers a doublé depuis 1980. La pratique est ancienne, notamment dans les villes ou dans les zones universitaires. Mais la demande devient si pressante que les capital-risqueurs commencent à s’y intéresser. C’est ainsi qu’ils viennent de verser quelques millions de dollars aux pots de WeWork spécialiste des bureaux partagés qui se lance dans le coliving et de Common. On est loin du temps où promoteurs et architectes devaient faire à la demande croissante de studios. Ils sont maintenant hors de prix pour trop de jeunes salariés qui vont devoir se contenter de dortoirs avec cuisine. Les villes aussi vont devoir s’adapter.
5 startups qui ont pour mission d’améliorer la vie des Parisiens. Choisies dans le cadre de l’appel à projet DataCity (organisé par la Ville de Paris et l’incubateur Numa) Padam, Qucit, Openergy, Sensewaves et Egreen vont pouvoir montrer le bienfondé de l’utilisation des données pour aider la ville à changer. Leurs offres : des minibus à la demande en temps réel, des espaces urbains aménagés en fonction des demandes des citoyens et différentes approches partageant un même objectif : nous aider à mieux utiliser l’énergie que nous consommons.
Les premiers bus électriques à étage circulent depuis peu dans les rues de Londres. Le prix élevé de chacun d’entre eux contribue au fait qu’il n’y en a que cinq (pour le moment). Mais c’est aussi un premier pas sur le chemin des véhicules autonomes. Le programme Citymobil2 (partiellement financé sur des fonds européens) s’apprête à en mettre en déployer à La Rochelle, Lausanne, Milan et Trikala en Grèce. C’est donc, peut-être, par l’intermédiaire des transports en commun que nous verrons les villes faire une place aux véhicules sans chauffeur… A condition qu’ils coûtent moins cher aux municipalité. Les pannes ne sont pas à exclure mais les grèves seront plus rares.
Finies les pelouses, vivent les potagers, c’est ce dont veut nous convaincre cet article qui nous donne 5 raisons pour préférer les seconds aux premières. Elles concernent la santé, l’environnement, le dynamisme de l’économie locale, le développement de communautés et même un regain d’intérêt pratique pour la politique locale dont les régulations pèsent souvent d’un poids excessif et qu’il faut donc contester. Nous ignorons encore comment, mais il est possible que des villes plus intelligentes ET participatives entraînent un regain de démocratie locale. L’agriculture urbaine peut y contribuer. Une belle raison pour s’y mettre.
Une tour agricole – littéralement « ferme du ciel » – pourrait un jour faire son apparition dans le ciel de nos villes. Le cabinet Rogers Stirk Harbour + Partners vient en effet de se voir attribuer à Cannes le prestigieux prix MIPIM pour les « Projets futurs » en proposant une haute structure faite essentiellement de bambous et permettant la culture de produits à croissance rapide (comme fraises, épinards et laitues) tout au long de l’année. Elle mélange l’aquaponie, l’hydroponie et l’aéroponie sur une échelle audacieuse. Chacune de ces approches a déjà fait ses preuves sur des échelles plus petites. Reste à savoir ce que ça donnerait sur une telle structure. Mais l’objectif étant de faire face aux besoins croissants de nourriture et de réduire l’empreinte carbone due à l’alimentation des villes on the peut qu’encourager ce genre d’expérience, d’autant plus volontiers qu’elle s’appuie sur une approche esthétique.
Les Libanais protestent avec des drones et c’est un exemple à suivre. Cette vidéo montée par le mouvement You Stink (Tu pues) et publiée par The Guardian montre comment le pays, en pleine crise des ordures depuis huit mois, se laisse dévorer par ses déchets. Une belle idée à copier (ou de laquelle s’inspirer). Sans oublier l’humour…
Photo Wikipedia (Young musicians living in a shared community in Amsterdam.)
Une version de ce billet a été publiée sur le site du Monde.fr le 21 mars 2016.