On en parle moins que du big data ou des algorithmes mais, un peu partout dans le monde, on trouve des villes qui mettent l’accent sur l’action culturelle. Qu’il s’agisse d’attirer des touristes, de mettre en place une vraie stratégie de développement urbain durable ou de renforcer le sens de l’identité du lieu et de ses habitants.

Quelques pistes utiles :

  • Proche banlieue parisienne – Une émission de France Culture, intitulée Comment les villes misent sur la culture pour se revitaliser, traite le sujet tel qu’on l’aborde à l’île Seguin, Clichy-Sous-Bois et Montfermeil entre autres.
  • Le Marais – Suivant la piste ouverte par la Fondation Louis Vuitton, et la Fondation Pinault Le Monde raconte comment le 4ème arrondissement s’apprête à héberger La Fondation d’entreprise Galeries Lafayettes. Une « boîte à idées plutôt qu’une boîte à bijoux » explique Guillaume Houzé, le jeune héritier des grands magasins qui a fait appel au très sobre l’architecte Rem Koolhaas.
  • La participation citoyenne va de pair avec la culture comme l’illustre le musée de Rouen dans lequel, lors d’une exposition récente, le public a pu choisir les œuvres exposées.
  • Urbaines est un festival de cultures street organisée à Rennes du 16 février au 12 mars. J’en ai trouvé l’existence grâce à Radar un média collaboratif dédié à tous les « urban makers ». Super.
  • En Inde – Les appels ne manquent pas pour faire sa place à la culture dans l’effort considérable fait par le gouvernement pour lancer 100 villes intelligentes. Selon un rapport cité par le Hindustan Times, « les clusters créatifs / quartiers culturels [sont] définis comme des zones bien connues et étiquetées d’une ville où une forte concentration d’art, d’installations et de programmes culturels [sert] d’attraction principale aux touristes. Ils [contribuent] au renforcement des économies locales, à l’approfondissement de la capacité culturelle locale et créent un sens accru du lieu ».
  • Dans le monde – 10 conseils pour changer les villes par la culture – Ils sont donnés par l’UNESCO qui s’appuie sur des cas concrets réussis un peu partout dans le monde. Vancouver, par exemple, illustre la réponse à un problème d’importance croissante : le fait que les nouveaux venus insistent pour avoir une égalité de droits et d’opportunités et s’installent le plus souvent dans les quartiers déjà occupés par des migrants. Le défi est de satisfaire en même temps de multiples groupes. Tombouctou illustre comment la reconstruction culturelle après un conflit peu mobiliser la population. Valparaiso au Chili a transformé une ancienne prison en centre culturel. Tout cela est pris dans un fabuleux rapport sur le rôle de la culture dans le développement urbain durable.
  • Villes créatives – L’UNESCO vient de lancer son appel à candidature 2017 pour les villes qui désireraient intégrer son Réseau des villes créatives. Il s’agit de favoriser « la coopération internationale avec et entre les villes ayant identifié la créativité comme un facilitateur et un moteur essentiels pour le renouvellement et le développement urbains durables ». Le réseau est fait de 116 villes dans 54 pays. Montréal en fait partie ainsi que Saint Étienne, seule ville française dans ce cas. Hors de cette institution internationale l’auteur et consultant britannique Charles Landry (qui a le premier utilisé l’expression) a développé un Index des villes créatives qui permet de mesurer l’avancement dans ce domaine. Les critères retenus sont, bien entendu, critiquables mais la tentative d’évaluation mérite qu’on s’y arrête… peut-être pour l’améliorer.

Une version de ce billet a été publiée sur le site du Monde.fr le 28 février 2017.

Photo : Urban Art Festival Düsseldorf (2015) (Wikimedia)

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...