Cette nouvelle tentative de définition de w2 m’a été demandée par DeuxZéro. Créé à l’initiative de Groupe Reflect, une agence web de Limoges, le site Dessine moi le web 2.0 se veut l’espace d’une conversation naissante sur le w2.

Cette façon de se faire connaître en ouvrant une discussion à tous sur un sujet important est plutôt astucieuse. Elle a le soutien de la FING, alors autant contribuer.

Les invités doivent répondre à quatre questions (les mêmes). Les voici… avec mes réponses.

1/ Qui êtes vous et quel est votre rapport avec le web 2.0 ?

Blogueur et journaliste indépendant, je suis installé à Berkeley près de San Francisco depuis 1996. J’ai beaucoup écrit sur et je reste passionné par l’Amérique Latine. J’aimerais bien comprendre les réseaux.

2/ Si vous deviez expliquer le web 2.0 à tout un chacun, qu’est-ce que vous diriez ?

On me pose la question tous les jours (ma fille, avant le dîner ce soir) et je change encore de réponse à chaque fois.

Si j’ai une phrase, je choisis: le w2 ce sont les effets de réseaux qui surgissent quand une masse importante d’internautes réalisent une bonne partie de leurs activités sur le web en utilisant le fait que ce média peut être modifié par tous et permet de publier aussi bien que recevoir des infos.

Encore plus court? C’est l’appropriation du web par les webonautes connectés les uns aux autres en réseaux.

Si j’en ai cinq (ou cinq mots accompagnés d’une phrase) je dirais:

1. Plateforme – Le web devient la plateforme sur laquelle on peut « presque » tout faire: courriels, partage de documents, transactions commerciales, conversations téléphoniques, etc.

2. Recevoir/publier/modifier – La plateforme permet les interactions. Quand l’information est trouvée ou modifiée, la conversation commence. Les utilisateurs contribuent en apposant leurs commentaires en « montant » leur propre contenu sur blogs et wikis. Ils peuvent même modifier la plateforme en question.

3. Broadband – Le nombre de ceux qui ont des « gros tuyaux » toujours connectés et par lesquels passent textes, images, musique et vidéos est en augmentation rapide.

4. Contributions – Le haut-débit facilite l’utilisation de la capacité « écrire/lire/programmer » de la plateforme. C’est plus simple à faire et plus de gens sont disposés à partager ce qu’ils ont avec d’autres.

5. Effets de réseaux – Les contributions s’ajoutent au point de créer un ensemble qui est plus grand que la somme de ses parties. Sociétés et technologies « tirent parti du contenu généré par les usagers » et développent des opportunités commerciales. La nature du savoir change et laisse entrevoir la possibilité de « tirer parti de l’intelligence collective ».

Les éléments technologiques vraiment nouveaux sont peu nombreux. Les services originaux naissent souvent du mélange de technologies et/ou de sources d’informations différentes, les mashups. Hétérogénéité et interopérabilité deviennent des notions dominantes… aussi bien dans l’univers des TIC que dans celui des briques et du ciment.

3/ Qu’est ce que représente le « web 2.0 dans le monde d’aujourd’hui, quel impact sur la société, l’économie, la technologie et autres ?

C’est minuscule (une toute petite partie de la population connectée qui est à peine d’un milliard d’individus).

C’est essentiel à comprendre car il ne suffit plus quand on se connecte d’être branché en s’accrochant à notre compréhension du net d’hier.

C’est la rencontre d’outils et d’un mouvement social profond qui est fait de la remise en question des institutions (et des métarécits comme disaient les postmodernes), de l’importance croissante de l’information, du fait que les connaissances à la disposition de chacun d’entre nous augmentent constamment et de la volonté de participer.

C’est un pas de plus vers la société en réseaux dan laquelle les rapports individus-groupes sont profondément modifiées. L’appartenance compte moins que la connexion.

4/ Le web 2.0, et après ?

A la conférence Web 2.0 (summit) qui vient de se tenir à San Francisco, j’ai eu l’impression que l’inventivité était derrière et que les hommes d’affaires sont maintenant en train de chercher à faire les meilleurs coups possibles sur un terrain assez clairement balisé.

Mais, au fond, c’est à nous de dire. Si w2 c’est l’appropriation du web par les usagers, alors c’est nous qui dessinerons cet « après ».

Attention, il ne s’agit pas d’un univers séparé (distinct peut-être). Les TIC et le web interviennent dans un nombre croissant de situations. C’est donc l’ensemble de nos relations au monde, aux autres et à nous-mêmes qui en sera chambardé.

Une occasion à ne pas manquer. Vous avez quelque chose de plus fun à nous proposer?

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...