La grande question que tout le monde se pose pour 2008 c’est de savoir ce qu’il adviendra du fameux web 2.0, tant décrié à sa naissance mais qui gambade allègrement dans sa quatrième année. La participation des utilisateurs s’accroît et les entreprises intéressées par ce marché se multiplient.
Tendance forte, nous faisons de plus en plus de choses dans les nuages, insensiblement, presque sans nous en rendre compte à mesure que les fonctionnalités y deviennent d’usage plus facile. Cela va des courriels gérés depuis le web comme Gmail aux documents gardés « dans les nuages » et auxquels on peut accéder de n’importe où, comme avec Box.net ou sur lesquels on peut travailler à distance comme avec Zoho.com , ThinkFre.com ou les Google Docs.
En termes économiques cela veut dire qu’on se rapproche de l’arrivée à maturité, quand trop de sociétés occupent l’espace en question et qu’il faut procéder à un nettoyage au terme duquel seules les plus « saines » (fit) survivent. Une phase nécessaire et attendue.
Google domine encore, mais « Google va suer » face à la menace de Facebook prévoit Josh Catone de Read/WriteWeb . Mark Zuckerberg, le fondateur, est né après l’internet et il avait neuf ans quand Marc Andreessen a lancé son premier navigateur visuel créant ainsi le web. « Il pense différemment » souligne la fameuse analyste Mary Meeker de Morgan Stanley, « et nous pensons que c’est une bonne chose ». C’est une source potentielle d’innovations.
Mais les utilisateurs risquent de se fatiguer de la multiplicité d’offres incompatibles et centralisées comme MySpace ou Facebook. On devrait voir une demande de réseaux sociaux distribués du genre Ning.com et de systèmes permettant de naviguer de l’un à l’autre, c’est-à-dire des plateformes plutôt que des destinations comme le propose MyLifeBrand.com .
Le web 3.0 est encore loin et ne se matérialisera peut-être jamais. Mais le web 2.0 poursuit sa mue. On ne sait pas encore ce qui marquera le point de rupture, mais on peu en repérer trois composantes: le web sémantique permet aux machines de mieux comprendre quoi faire avec les données que nous mettons en ligne. Les réseaux sociaux contribuent, selon David Weinberger , à ce que « la construction publique du sens soit le projet le plus important des prochains cent ans ». La mobilité toujours connectée joue un rôle croissant sur lequel je reviendrai demain.
Le cabinet d’analyse IDC définit cette maturité en mutation en disant que nous entrons dans une phase « Post-disruption ». Les grands changements technologiques et sociaux ont maintenant été introduits. Il nous reste à digérer le processus. « Nous assisterons à la apparition de logiciels permettant de dompter la ‘cacophonie des multitudes’. »
A suivre…