jarvis-erikso.1241078321.jpg Professeur de journalisme, Jeff Jarvis (auteur du livre What Would Google Do ? dont j’ai commencé à parler il y a quelques jours) prend comme exemple de référence pour nous donner une idée des changements en cours les profondes transformations auxquelles sont soumis les médias traditionnels.

Un journal, comme toute entreprise plus ou moins normale, doit se connecter à des réseaux, « faire ce qu’il sait faire le mieux et offrir des liens à tout le reste ». Un journal local, par exemple, n’a aucune raison de dépenser ses sous pour s’offrir sa propre critique de cinéma puisque la distribution est nationale « et que nous sommes tous critiques ».

Ils doivent se transformer en plateforme à laquelle les lecteurs s’adressent quand bon leur semble avec l’espoir d’y trouver les meilleures pistes plutôt qu’un contenu original. Plus qu’une simple fonctionnalité spécifique du web, « le lien change l’architecture fondamentale de la société de la même façon que les traverses d’acier et les rails ont changé la façon de gérer villes et nations. Google établit des liens. »

Après avoir passé en revue d’une façon détaillée la situation des médias, Jarvis applique sa lorgnette à des secteurs aussi divers que l’éducation, les banques, la publicité et le gouvernement entre autres. Tous doivent s’ouvrir. Au lieu de se vivre comme des entités centralisées elles doivent distribuer leurs ressources comme le fait Google.

Parmi les mots révélateurs fréquemment utilisés par Jarvis, on notera : transparence, ouverture, confiance, générosité, plateforme, vitesse, réseaux, rapidité et abondance.

Les entreprises traditionnelles doivent elles aussi appliquer la formule du « bêta perpétuel », chère à Google. Les entreprises automotrices par exemple pourraient tirer parti d’intelligences qu’elles ne peuvent embaucher. « Votre avantage compétitif, leur dit-il. Ne provient pas du secret dans lequel vous élaborez vos maquettes, mais de votre forte relation avec la communauté de consommateurs ».

Qu’elles puissent échouer dans ce processus nouveau est de l’ordre de l’évidence. Mais se tromper ne compte pas. C’est même préférable à l’absence d’erreurs. Il faut « se tromper tôt et vite » pour pouvoir corriger les erreurs à temps. « Ce n’est pas l’erreur qui compte, mais ce qu’on fait pour la corriger ». Il y a même mieux : se tromper et reconnaître son erreur peut contribuer au renforcement de la crédibilité.

Je reviendrai dans un billet sur ce qui m’a frustré dans ce livre.

[Photo Flickr de erikso ]

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...