Bill Keller, patron de la rédaction du New York Times a déclaré au blog The Cutline (Yahoo) qu’il envisage une initiative pour faciliter la remise de documents dans le style Wikileaks.
Il s’agit en fait de copier Al Jazeera qui avait créé dès janvier une « Unité de transparence » à laquelle n’importe qui peut remettre tout matériau pouvant donner lieu à une enquête. Ça lui a déjà permis de sortir des documents secrets des négativations entre le gouvernement palestinien et Israël. La chaine estime que ce processus devrait permettre à ses utilisateurs de « faire la lumière sur les activités douteuses des gouvernements et des entreprises ».
En France, Mediapart, a créé FrenchLeaks.fr [Lien rajouté le 28 mars] qui permet la remise anonyme de documents qu’il se propose de vérifier.
Au Nicaragua, la revue Confidencial (dans laquelle je publie régulièrement) a publié sur sa page Albaleaks , des documents sur les mécanismes obscures d’une entreprise publique/privée par laquelle passe une partie de l’argent qui transite entre Ortega, le président nicaraguayen et Hugo Chavez. Il s’agit (pour le moment car c’est un début) de journalisme traditionnel mais le nom est une invitation.
« En choisissant la référence a Wikileaks, » m’a expliqué Carlos Fernando Chamorro, directeur de la publication, « j’ai pensé que le lecteur comprendrait immédiatement de quoi il s’agit. C’est comme le suffixe « gate » de Watergate qui est devenu synonyme de corruption. J’espère en outre que cette initiative marquera le début de quelque chose de plus grand, que fonctionnaires et employés honnêtes et opposés à la corruption, nous filtrent des documents ».
Quelques autres pistes:
Parmi les sites qui se sont consacrés à reproduire les documents de Wikileaks concernant leur pays il y a ThaiLeaks.info pour la Thaïlande, Indoleaks.org pour l’Indonésie et Tunileaks.appspot.com pour la Tunisie.
Localeaks.com permet de filtrer de façon anonyme des documents à 1400 médias locaux des États-Unis.
OpenLeaks.org a été lancé par des anciens de Wikileaks qui veulent faire mieux.
Pinoyleaks.org veut encourager la dénonciation de la corruption aux Philippines.
L’Europe n’entend pas rester à la traîne. Balkanleaks.eu entend montrer que la région n’a pas peur de la transparence.
Créé par d’anciens fonctionnaires et journalistes BrusselsLeaks.com veut nous faire connaître les décisions de la commission « prises dans le secret et qui affectent le monde ».
La clé de tout ça est bien sûr la possibilité pour les sources de fournir de façon anonyme des documents (qui devront être passés au crible). Parmi les technologies qui permettent de le faire il y a TorProject.org (utilisé par BalkanLeaks). BrusselsLeaks utilise Hushmail.com pour garantir le cryptage des messages.
Mais vous avez sûrement d’autres pistes…