Après avoir lu des dizaines d’articles de sources différentes et après avoir écouté la conversation hebdomadaire organisée par Jerry Michalski sur son programme Yi Tan , je suis arrivé à la conclusion que Google pouvait se réjouir de la prochaine acquisition de Yahoo par Microsoft.
Je sais que son stock a encore baissé et que certains des analystes les plus fins lui avaient annoncé une mauvaise année (voir ce billet ) mais accordez-moi deux minutes.
Je vois au moins quatre raisons pour lesquelles la manœuvre pourrait être favorable au plus populaire des moteurs de recherche.
1) Ni Yahoo ni Microsoft ne vont bien et ça n’est pas en fusionnant qu’elles iront mieux. Lors de la conversation téléphonique organisée par Michalski, Mary Hodder, fondatrice de Dabble , a dit: « Yahoo est dans une pagaille noire. C’est le chaos total. Ils ont absorbé plusieurs petites compagnies qui avaient du succès et n’ont pas été capables d’en faire quoi que ce soit. Chez Microsoft aussi c’est la pagaille. Mais ils gagnent beaucoup d’argent. On peut vivre dans la pagaille si on fait de l’argent (You can be a mess if you make money) ». Les deux sont incapables de se positionner clairement sur le web d’aujourd’hui et, malgré cela, la différence de culture pèsera sur la fusion. Rappelons-nous AOL-Time Warner.
2) Ni l’une ni l’autre ne comprennent les réseaux ni ne savent en tirer parti. Jeff Jarvis estime que Yahoo est « la dernière vieille compagnie de médias » et que Microsoft est la dernière vieille compagnie de technologie » pour conclure qu’il s’agit d’un mariage de dinosaures. C’est particulièrement angoissant dans le cas de Yahoo qui a acheté Flickr et del.icio.us – deux références dans leurs domaines – et n’a rien su en faire. Yahoo, comme Microsoft opèrent sur des modèles centralisés dans lesquelles nous ne sommes que des masses sans contours précis.
3) Alors que les critiques montent face à la position chaque jour plus dominante de Google, voir entrer dans l’arène un monopole connu, incontesté et mal vu annulera bonne partie des critiques dont elle est l’objet.
4) Les dirigeants de Google ont les moyens de ralentir le processus de fusion (en poussant les autorités anti trust à mettre leur nez dans les détails de l’affaire ou en intervenant pour faciliter la mise sur pied d’une solution alternative) mais, en bon stratèges ils ne font que semer un peu d’incertitude chez l’ennemi. Robert Scoble est convaincu que le temps joue en leur faveur . Chaque mois gagné leur permet de se remplir encore plus les poches et de mieux préparer leur forcing dans le monde de la téléphonie mobile, c’est-à-dire là où se trouvent les perspectives sérieuses de faire de l’argent.
Alors? J’y vais trop fort? Délire complet ou hypothèse plausible? Dites-nous donc ce que vous en pensez…