México DF – Ricardo Suarez, a trouvé l’argent nécessaire au lancement de Yumbling, son site sur lequel il réunit toutes les informations possibles sur les divertissements dans la ville de Mexico avec en plus une couche de médias sociaux et une autre de gaming. Il en avait trouvé assez pour financer des développeurs pendant un an et lancer ses premières applications à la mi-septembre (web, iPhone, Nokia, Blackberry, pour le moment). Mais maintenant il en a de nouveau besoin pour grandir, pour s’adapter aux perspectives que lui ouvrent ses premiers pas plutôt bien réussis.
C’est le sort de toutes les start-ups. Mais là ça se complique.
Sa formule à lui c’est qu' »il y a de l’argent au Mexique, mais il s’investit dans des industries plus traditionnelles, ou dans des entreprises qui gagnent de l’argent. » C’est ce que je raconte avec plus de détails dans ma chronique parue hier en dernière page du supplément Science&Techno (édition abonnés, journal électronique).
Ce facteur contribue, avec d’autres (les universités investissent peu dans la recherche et poussent rarement à entreprendre, par exemple), à un climat d’innovation particulièrement anémique mais il m’invite à une réflexion et à une proposition, sur le terme de « capital risque ». Francophones et hispanophones l’utilisent et c’est une catastrophe.
« Venture capital« , le terme utilisé par les anglophones veut dire tout autre chose ou plutôt, il fait allusion à des sensations différentes. « Venture » peut se traduire par « aventure », « entreprise », « essai », entre autres. Le risque en fait partie mais la possibilité de l’emporter est inscrite dans le mot. Ça donne envie.
Mais qualifier de « capital-risqueurs » – souligner la possibilité d’échec – ceux qui investissent dans des entreprises naissantes, ne peut que pousser ceux qui ont des sous à les mettre dans des valeurs sûres… L’innovation en souffre inéluctablement.
Je ne dis pas que le climat peu propice au financement des start-ups au Mexique, comme en France ou en Espagne, est d’abord une histoire de vocabulaire. Mais je suis sûr que ça joue… dans le mauvais sens.
Je préfèrerais « capital audacieux », par exemple. Il fallait de l’audace pour parier sur Google en 1999 ou sur Facebook en 2007. Le risque n’était pas exclu. Mais la connotation me semble plus positive…
Qu’en pensez-vous mais, surtout, que suggérez-vous?
[Photo Flickr de kyz]