Andrew Sullivan , un des blogueurs les plus connus, vient d’écrire pour Atlantic Monthly un long article sous le titre «Pourquoi je blogue ».
C’est une pièce indispensable à toute réflexion sur l’état et l’évolution de la blogalaxie.
Prises à la volée, voici quelques unes de ses formules ou de ses réflexions les moins évidentes. Elles concernent autant les passionnés que les sceptiques de l’art de bloguer vu, essentiellement du point de vue des journalistes.
- «For bloggers, the deadline is always now.» Le deadline est l’heure de bouclage mais la métaphore anglophone est intraduisible deadline = ligne de mort. C’est l’instant qui commande et nous sommes toujours en retard. Bloguer est comme un sport extrême: plus libre et plus ouvert aux accidents.
- La liberté – face à ses supérieurs hiérarchiques – gagnée par le journaliste-blogueur s’accompagne d’une «insurrection» venue du dessous, celle des lecteurs qui commentent, critiquent, corrigent, contribuent. Et cette confrontation avec le public contribue à plus de professionnalisme et non le contraire.
- Un billet est à la fois superficiel en ce qu’il peut être court et vite écrit, mais il gagne en profondeur quand il fournit des liens à ses sources qui permettent à tout lecteur de juger sur pièce. Cette rapidité nous fait aussi mieux apprécier les articles plus pensés et nous invite à passer constamment d’une forme à l’autre.
- C’est chez Montaigne que nous trouvons la quintessence de l’art de bloguer, dans sa façon de revenir sur ce qu’il écrit, de modifier, d’être sceptique face à soi-même, constamment.
- Bloguer se comprend mieux à l’aune d’au moins deux métaphores musicales. Celle du disc-jockey qui crée en même temps qu’il réunit des créations venues d’ailleurs. Celle du jazz qui repose à la fois sur l’improvisation, l’individualité et la collaboration avec d’autres. Il ne remplace pas la musique classique mais se joue et s’écoute différemment.
Lisez-donc cet article et dites-nous les autres points qui attirent votre attention.
[Merci à Ernesto Hernandez Busto qui me l’a signalé ]