Comme les salles de classe dont j’ai parlé récemment, les bureaux doivent changer. Pour les mêmes raisons : l’espace est une des composantes essentielles des conditions de travail. Il est un facteur de motivation. Il influe sur la productivité comme sur la créativité, sur l’envie de travailler.
Pour Lauren Geremia, qui a conçu l’aménagement du siège de Dropbox (et quelques autres), « l’environnement de travail est devenu une extension de la rémunération ». C’est essentiel pour les employés.
C’est désormais un poste important dans le budget des entreprises qui fondent leur croissance sur l’innovation. Les riches font la course aux architectes les plus audacieux et les plus prisés. Les startups bricolent dans le même esprit.
Et si vous voulez voir ce que ça peut donner (n’hésitez pas car ça dépasse l’imagination), visitez cette galerie de photos des bureaux d’entreprises particulièrement dynamiques réunie par Mashable.
Attention, il ne s’agit pas d’une recette applicable sans discernement. Sous le titre « Un espace de travail non conventionnel ne résout pas tout », Drew Boyd, professeur de marketing et d’innovation à l’Université de Cincinnati remarque que « se contenter de mettre les gens dans un espace de travail différent ne va pas les rendre plus créatifs ». C’est bon pour la productivité, mais l’innovation est d’abord une question de « compétences et de capacités dans l’utilisation des outils et tes techniques » appropriées.
Un article de Forbes retient 4 types d’erreurs communes :
- l’illusion qu’il suffit de construire un lab spécial pour l’innovation,
- de supprimer les murs (les espaces ouverts ne conviennent pas à tout le monde),
- de copier ce que fait telle ou telle autre compagnie,
- de tout miser sur la technologie et les derniers gadgets.
La facilité ne paie pas et chacun doit trouver la réponse qui convient au personnel concerné, à la culture de l’entreprise. Ainsi conçu, l’espace est d’abord relationnel et doit favoriser les interactions sans les imposer.
La distribution en plusieurs « zones » clairement identifiables permet aux employés de choisir en fonction de leur envie/besoin de collaborer, se détendre, être tranquille ou s’isoler, selon Kevin Kuske, anthropologue en chef de la marque Turnstone.
Laptops individuels et wifi ubiquitaire permettent à chacun de se déplacer comme il ou elle l’entend ou en fonction des équipes de travail et des projets. Le lieu est choisi en fonction de l’activité.
On en arrive ainsi au « hot desking » (dernière expression à la mode), la suppression des bureau fixes, des cubes qui séparent les employés les uns des autres. Le terme utilisé – free range – est le même que pour les poulets invités à grossir « en liberté ». C’est plutôt mieux…
Aucune des solutions évoquées ne vous convient? Pas grave. Ça n’était pas mon objectif. Ce que j’espère, par contre, c’est attirer votre attention sur l’influence de l’espace sur la productivité et la créativité. Une bonne réflexion à engager. Pourquoi pas dès aujourd’hui?
A lire aussi sur le site de l’Opinion
Credit photo : Me Chai Swee/CC/Flickr