Bonjour,

Les médias français n’y accordent qu’une importance très mesurée, mais le moment est venu de prendre au sérieux les menaces d’affrontements entre Chinois et Américains autour de Taïwan. Pendant ce temps on nous amuse en nous disant que les gens se douchent moins du fait de la pandémie. Bien sûr, c’est plus écologique…

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Inéluctable et proche, la guerre Chine-États-Unis

Couverture The Economist – 1er mai 2021

Habituez-vous à en entendre parler de façon récurrente pendant un temps, jusqu’à ce qu’elle éclate. 

Un roman l’annonce pour 2034 (tel est le titre). Écrit par un amiral américain (4 étoiles) et un journaliste romancier, il commence par une provocation de la marine chinoise suivie d’une victoire écrasante de Beijing due à sa supériorité technologique. On passe vite aux échanges de bombes nucléaires, « tactiques  », avec destructions de plusieurs villes deux deux côtés. Jusqu’à l’intervention d’une tierce puissance, je vous laisse deviner laquelle. A côté de la tension entre nationalistes des deux pays qui veulent en découdre, le monde est divisé entre ceux qui sont pour la guerre et ceux qui sont contre.

2034 c’est loin. Moins optimiste, The Economist consacre une récente couverture à Taiwan, l’endroit « le plus dangereux du monde ». 

Clés pour décoder – Un changement de domination a toujours reposé sur la capacité de la puissance montante de démontrer sa supériorité sur celle qui l’avait précédé, de lui démontrer, manu militari, qu’elle ne peut plus faire tout ce qu’elle voulait.

N’allez surtout pas croire que les Chinois ne peuvent pas innover comme l’affirmait un article du Monde de la semaine dernière. C’est le pays qui dépose le plus de brevets au monde. Et le Parti communiste chinois est arrivé à mettre en défaut la conviction, dont on parlait il y a dix ans mais pas depuis, que l’innovation était impossible en dehors d’une économie libérale. Il est temps de réviser certaines assomptions. 

Nombre de spécialistes américains estiment que Washington ne peut pas gagner à Taiwan. « Le Pentagone aurait organisé 18 simulations d’affrontements contre la Chine au sujet de Taïwan, et la Chine l’a emporté à chaque fois » parce que c’est plus près de ses côtes et parce qu’elle y tient. 

Néanmoins, Biden va plus loin que Trump et se rapproche de Taipei et certains poussent à agir vite parce que le temps ne joue pas en faveur des États-Unis. En attendant, le responsable de la sécurité en Asie auprès du Président constate que le téléphone rouge, indispensable pour éviter les erreurs de calcul, d’un côté comme de l’autre, ne fonctionne pas entre Washington et Beijing. Quand on appelle « il sonne dans des pièces vides » a-t-il déclaré au Guardian.

Faitincelles postcovid

unBottled -Enquête sur l’impact des confinements sur l’hygiène et les pratiques capillaires des Français(es)

Tous plus sales… et, peut-être, plus écolos – Une toute récente enquête de l’IFOP révèle que, confinement aidant, les Français se douchent plus rarement (14% de moins pour les femmes et 12% de moins pour les hommes). Deux tiers seulement le font une fois par jour . Mais, nous n’avons pas la réputation d’être très propres. Regardons ailleurs. 

Le Wall Street Journal, le New York Tiles et The Telegraph (Londres) constatent au même moment le même phénomène et font intervenir des médecins pour tranquilliser ceux qui se douchent moins (17% des Britanniques) en leur disant que se savonner tous les jours ne correspond à aucune indication scientifique. Ça peut même être contre indiqué. Un livre explique pourquoi ça permet d’’économiser eau, produits chimiques et bouteilles en plastique. 

El País de Madrid alerte contre « l’excès d’hygiène », les torts causés par le gel hydroalcoolique et trop de douches pour les enfants chez qui cela peut causer des dermatites.

 Pourquoi c’est intéressant : 1) Derrière ces articles on trouve de la promotion : la publication d’un livre – Clean – pour les anglo-saxons, alors que les médias français partent d’une enquête financée par l’entreprise unBottled qui « se bat pour libérer les salles de bains du plastique et des produits chimiques ». 2) les médias occidentaux donnent souvent de l’importance aux mêmes sujets au même moment. Ça renforce la perception qu’ils appartiennent à un « système ». 

Et la diversité là-dedans ? Elle ne fait jamais défaut. Un habitant de Brasilia a créé une douche – et un sas de stérilisation – à l’entrée de sa maison pour s’assurer que personne n’apporte de germes chez lui. 

Dans un temple de Tokyo, 12 Japonais ont pris un bain rituel  avec des blocs de glace pour demander la fin rapide de la pandémie

J’ai appris qu’une « différence fondamentale entre les Chinois et les étrangers » est que les premiers se douchent après leur journée de travail plutôt que pour se mettre en forme pour s’y rendre.

Au Burkina, par contre, même le lavage des mains est problématique en raison du manque d’eau.

Le bureau du futur selon Google, qui s’est fait connaître très tôt par ses espaces de travail plus qu’originaux – le Googleplex -, sera hybride. L’entreprise consacre une part non négligeable de ses ressources pour inventer les bureaux post-covid. Tout y est movible comme dans une rencontre entre Ikea et Lego. Le défi est de marier le retour au bureau et le télé-travail. Une consultation auprès de 110.000 employés donne 70% pour la maison, 15% pour le bureau et 15% neutres. Difficile de satisfaire tout le monde. Encore plus de revenir à la situation antérieure. Donc on mélange. «  Aucune entreprise à notre échelle n’a jamais créé un modèle de travail entièrement hybride. Il sera intéressant d’essayer » affirme le grand patron. J’ai un faible pour le mur qui gonfle… Allez voir, ça pourrait traverser l’Atlantique… On ne sait jamais.

Suivi de la crise en Inde – J’ai évoqué la semaine dernière la gravité de la crise sanitaire en Inde et le rôle catastrophique du gouvernement. Ça continue.

« Les réformateurs se sentent rarement responsables des effets néfastes de leur fantastique nouvelle réforme. » – Lawrence LessigAgainst Transparency – 2009

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...