L’importance del’internet a été formellement réaffirmée par Arthur Sulzberger, patron du NewYork Times dans un discours prononcé quelques jours avant celui de Simon Waldman(voir ce billet) devant la Online News Association. « Ma société asérieusement investi dans les nouveaux médias » a-t-il déclaré enréférence notamment à l’acquisition de la communauté d’experts About.com. Il a égalementrappelé que l’ensemble des sites de la compagnie est la 12ème« présence » sur l’internet (35 millions de visiteurs uniques enaoût).

A sa façon,Sulzberger reconnaît, comme Waldman qu’il ne suffit pas d’être sur l’internetmais qu’il faut en faire partie, s’insérer dans la dynamique propre des gensqui lui donnent vie. « Nous devons, a-t-il déclaré, « mieuxcomprendre les formes de conversation qui ont lieu sur la toile ». Celaveut dire que « dans le monde entier les gens non seulement se sententplus connectés à tous les autres mais qu’ils se sentent également le pouvoir departiciper à ce qui est devenu un échange permanent d’idées, de commentaires et d’opinions ».

Il ne s’agit évidemmentpas que d’individus et Sulzberger avance une formule plus audacieuse quand ilpropose à son équipe de devenir un « convener of communities »(rassembleur de communautés). « Nous voulons créer des espaces danslesquels les consommateurs peuvent non seulement trouver des nouvelles et desinformations de qualité, mais où des individus aux idées affines peuvent selancer sans danger dans des échanges interactifs intelligents (thoughtful)»a-t-il déclaré.

La formule estheureuse, dans la mesure où elle montre que même le New York Times reconnaît l’importancedes réseaux sociaux, le fait que le contenu des conversations entre usagerspeut présenter de l’intérêt.

Hélas elle risquede n’être qu’une formule. Sa décision d’intégrer la rédaction en ligne et latraditionnelle, même si elle est présentée comme une reconnaissance del’internet risque de se traduire par une prise de contrôle de la rédaction traditionnelle.Le moins qu’on puisse dire c’est qu’elle ne lève nullement l’ambigüitéfondamentale qui porte sur la valeur relative des informations provenant desjournalistes et la participation du public en général.

En lisant sondiscours, que vous trouverez ici, on a l’impression qu’il s’agit d’uneconcession (intéressante) plus que d’une ligne d’action. Et pourtant, la paroledonnée aux usagers apparaît de plus en plus comme une des lignes de démarcationsfondamentales du futur des médias d’information.

Mais je me trompepeut-être. Qu’en dites-vous ?

 

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...