Les recherchesclassiques de ces ensembles de nœuds et de liens que sont les réseaux assumenttrop souvent que le nombre de nœuds de changent pas. L’accent, nous a expliquéPeter Monge, doit être maintenant mis « sur comment les nœuds et les lienscroissent et déclinent avec le temps à mesure qu’ils coopèrent et sont encompétition avec d’autres nœuds et liens pour des ressources limitées”. Uneapproche évolutive des réseaux permet de mieux comprendre « leur émergence,stabilisation, transformation et, dans certains cas disparition ».
« Il fautaller plus loin que la simple introduction du temps comme un élément, » aproposé David Stark en se fondant sur son étude des investissements étrangersen Hongrie et leur relations avec les réseaux locaux. « Nous voulonsintroduire l’analyse historique des réseaux. […] De la même façon que lasignification d’un évènement ne peut pas être lue dans l’évènementlui-même, »a-t-il expliqué, « la signification d’un lien ne peut pas selire dans le lien lui-même. »
Il faut lecontexte et notamment le contexte temporel jamais simple. Le temps del’économie, par exemple n’est pas le même que celui de la politique il fautdonc prendre en compte de multiples temporalités et de multiples processus.
Une des forces dela théorie des réseaux (je n’ose pas dire son attrait) c’est sans doute cetteinsistance sur la nécessité d’aborder les problèmes à de multiples niveaux.
Quantau temps, et dans le cas des réseaux sociaux en tous cas, il me semble qu’il n’estpas le même. Alors que les institutions se donnent très vite pour principaleraison d’être leur propre survie, les activistes qui s’organisent en réseau sedonnent volontiers, à côté d’objectifs limités pour leurs actions communes, uncadre temporel relativement restreint.
Je vous parlerai demain de la façon dont Manuel Castells conçoit la globalisation – c’est à dire l’espace global – comme un réseau de réseaux.