Mauvais nom, vrai problème: Citizendium aspire à être une encyclopédie ouverte à tous dans laquelle les experts interviennent pour donner leur imprimatur aux bonnes définitions fournies par l’ensemble des contributeurs. Reste à voir si l’idée est réalisable.

Co–fondateur de Wikipedia avec Jimmy Wales, Larry Sanger a quitté le projet au bout de quelques mois. Il a publiquement manifesté réserves et critiques en maintes occasions avant de lancer officiellement, le 17 octobre son projet à lui: Citizendium (compendium citoyen). Huit jours plus tard, à la conférence SDForum sur le business des médias (voir ce billet et celui-ci), il a expliqué publiquement la logique de son entreprise (texte de son intervention).

La force des différents projets qui se réclament de w2 « c’est qu’ils sont viraux » affirme Sanger. Un projet intrinsèquement viral est un projet « dans lequel les richesses produites servent d’attracteur à la production de richesses additionnelles. Il y donc une boucle de rétroaction positive. » Les meilleurs exemples sont MySpace et… Wikipedia.

Sanger attribue la capacité de croître viralement des projets w2 à trois caractéristiques essentielles: « Ils ont une raison d’être claire, ils sont simples et ouverts aux usagers et aux développeurs. » Ceci permet d’attirer une masse importante de gens. Là-dessus, « le travail est organisé ‘bottom-up’, depuis la base vers le sommet, ce qui assure qu’il est fait aussi efficacement que possible. Les résultats attirent plus d’usagers et de contributeurs et (la chance aidant), la croissance virale s’ensuit. »

Dit autrement, il accepte l’importance du contenu produit par les usagers (user generated content) mais demeure réservé sur l’émergence de l’intelligence collective.

Son leitmotiv est qu’il n’y a pas de bonnes raisons pour éliminer les experts. Ils « peuvent jouer des rôles spéciaux dans les projets web 2.0 sans les casser. » C’est d’ailleurs ce qui se passe dans l’élaboration des logiciels open source. Tout le monde contribue mais les lignes de code doivent passer par des cercles concentriques d’experts de plus en plus compétents ou reconnus comme tels avant d’être validés.

Peut-être, mais une des questions qui en découle c’est de savoir si ces deux groupes aux cultures différentes peuvent faire bon ménage.

J’en parlerai demain.

Je suis curieux de savoir, en attendant, ce que vous en pensez.

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...