En matière de réchauffement climatique, les habitants de Silicon Valley votent avec leur voiture. Dans la deuxième moitié de 2007 le San Jose Mercury News constatait déjà que la voiture la plus populaire était la Prius, l’hybride de Toyota. Le 29 février le même journal annonçait que le concessionnaire local des Hummers, ces véhicules militaires transformés en chars d’assaut de luxe et grands consommateurs d’essence, allait fermer boutique.
Apple, HP, Intel et Sun, les grosses boîtes informatiques du coin se battent pour ajouter une « touche verte » à leur production. Serveurs, disques durs, microprocesseurs, même les emballages y passent. Steve Jobs lui-même a passé plusieurs minutes, lors de la présentation du MacAir au début de l’année à nous dire qu’il était moins gourmands que d’autres en paquets cartons et plastiques.
En novembre 2007, Al Gore, avec annoncé d’afficher son Prix Nobel dans les bureaux de la société de capital risque Kleiner Perkins, laquelle avait décidé d’investir une bonne partie de son fond dans les start-ups vertes. Gore est également membre du board d Apple et conseiller de Google.
Tout ceci correspond à un mouvement d’ensemble puisqu’aux États-Unis les capital risqueurs ont investis 2,5 milliards de dollars dans les technologies vertes en 2007. Une augmentation de 79% par rapport à l’année d’avant selon une étude de Dow Jowns Venture Source . En Europe, la croissance n’aura été qu’à peine supérieure à 27%.
Donc le vert est à la mode. Mais le vert va d’autant mieux à Silicon Valley que c’est aussi la couleur du dollar.
« Nous sommes en train d’assister a une migration incroyable de talents de la technologie traditionnelle vers la technologie propre a déclaré Adam Grosser, membre d’une autre entreprise de capital risque locale à Economist (édition du 28 février). « Ça renforce leur conscience sociale et ils croient qu’il y a beaucoup d’argent à gagner. »
Le même Gore déclarait en novembre « Je crois que les compétences concentrées ici avec le développement de l’ordinateur, des chips, de l’internet et des entreprises de biotechnologie […] sont très applicables à l’analyse et au développement des start-ups dans les domaines des technologies vertes et propres. »
« Une cellule solaire n’est rien d’autre qu’un chip spécialisé et ce que nous avons appris dans la fabrication des chips s’applique à tout ça » a déclaré Paul Saffo pronostiqueur (forecaster) et professeur associé à l université de Stanford.
L’expertise accumulée dans la région pour la conception et la fabrication de microprocesseurs toujours plus petits peut servir à la conception et à la fabrication de panneaux solaires eux aussi construits sur une base de silicium toujours plus fine…
Capitaux et expertise technologique jouent en faveur de Silicon Valley dans cette nouvelle aventure. Mais il n’y a pas que cela comme je le montrerai demain.